Couverture du journal du 01/05/2025 Le nouveau magazine

Le goût du partage : entretien avec Christophe Dupouy (Les Clefs d’argent) et David Sulpice (La Villa de l’Étang blanc)

Si l’année 2020 et la crise sanitaire ont chamboulé leur quotidien et la vie de leur restaurant, Christophe Dupouy et David Sulpice ont œuvré pour maintenir le lien avec leur clientèle, en attendant des jours meilleurs. Cette année encore, leur excellence a été récompensée par le prestigieux Guide Michelin. Interview croisée de deux chefs étoilés, deux amis engagés en faveur du terroir local et de la convivialité.

Christophe Dupouy David Sulpice

© D. R.

Les Annonces Landaises : L’année 2020 a été éprouvante pour le monde de la restauration. Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

Christophe Dupouy (Les Clefs d’Argent) : Je garde le moral et j’essaie de rester positif. Mais comme tous mes confrères, il me tarde de revenir à une situation normale et de pouvoir accueillir de nouveau mes clients dans les meilleures conditions.

David Sulpice (La Villa de l’Etang Blanc) : Quand je compare notre situation, ici, sur la côte landaise, à celle des confrères installés dans des grandes villes, je me dis que nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous avons eu la chance d’avoir la saison estivale, les touristes ont répondu présents et aujourd’hui, grâce à cela, nous ne sommes pas dans la situation économique, parfois dramatique, que certains restaurateurs connaissent.

© Michel Carossio

LAL : La crise sanitaire a contraint les restaurateurs à repenser leur manière de travailler. Quelle a été votre démarche pour votre restaurant ?

Christophe Dupouy, Chef étoilé. Les Clefs d’argent à Mont-de-Marsan © Michel Carossio

C. D. : Au printemps, on a décidé de faire de la vente à emporter et ça a rapidement très bien fonctionné. On a été agréablement surpris. On a pu continuer à donner du bonheur aux gens même s’ils ne pouvaient plus s’attabler au restaurant. Pour moi, la cuisine, c’est de l’amour, de la passion et, même en barquette, ma démarche est restée la même. Malheureusement, lors du second confinement, nous n’avons pas constaté le même engouement.

D. S. : Nous avons proposé des plats à emporter lors du premier confinement. Pour le second confinement, nous n’avons fait de la vente à emporter que pour les fêtes de fin d’année. Notre établissement étant assez excentré, ce n’était pas très intéressant pour nous de le faire tous les jours, toute la semaine. Économiquement, ce n’était pas viable. Mais on l’a fait pour garder le lien avec notre clientè…