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Enseignement supérieur : l’Ensam s’installe à Dax

L’École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) vient d’officialiser son installation à la rentrée prochaine sur le campus du Grand Dax pour un bachelor performance industrielle, adapté aux besoins des entreprises. D’autres suivront en Nouvelle-Aquitaine.

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Après le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) déjà présent dans la cité thermale avec plusieurs formations (dont un prochain diplôme d’ingénierie dans les métiers de l’eau et de la prévention des risques écosystémiques, et un master marketing digital), l’Ensam de Bordeaux débarque, dans quelques mois, dans les locaux du campus du Grand Dax, près de la gare, se partageant les équipements avec Campus Landes de la chambre de commerce et d’industrie qui proposera, de son côté, une formation tourisme avec Excelia Tourism School [LAL n° 4077 du 26 août 2023].

C’est pour l’Ensam le début d’une stratégie régionale avec l’ouverture d’une dizaine de sites de ce type d’ici trois ans en Nouvelle-Aquitaine, dont, dès 2024, Niort (Deux-Sèvres) et Bergerac (Dordogne). « Nous voulons créer un réseau de mini-sites tiers-lieux, avec des promotions familiales de 15 à 20 élèves. Nous sommes sur les enjeux de l’industrie du futur, il s’agit de préparer les talents dont les entreprises du territoire ont besoin, avec comme problématiques : l’attractivité des territoires intermédiaires, et la création très tôt de liens forts entre étudiants et entreprises », expliquent Jean-Benoît Kopp et Coline Moal Vignon qui portent à l’Ensam Bordeaux ce projet Bachelor en territoire.

Une mini-usine 4.0

Le diplôme reconnu de bachelor performance industrielle bientôt dispensé à Dax et qui tourne déjà sur Bordeaux et Châlons-en-Champagne (Marne), sera accessible en formation initiale et en apprentissage. L’établissement se dit soucieux de proposer ces deux types de formations, en école pour certains élèves ayant notamment des problèmes de maturité, et en alternance pour pousser à investir l’entreprise en étant, de plus, rémunéré. La troisième année sera, elle, forcément en apprentissage.

Côté modalités, c’est une pédagogie par projet qui est privilégiée. « Une mini-usine 4.0 pour expérimenter sera installée du côté du technopôle Pulseo sur 400 m², en face de nos locaux : les étudiants passeront leur temps à installer des productions comme dans une vraie usine. Après, par exemple, un cours théorique d’automatique le matin, l’après-midi pourra être dédié à l’installation d’un mini-robot sur la ligne d’assemblage. Il ne s’agit pas d’en faire des théoriciens des sciences, mais des gens capables d’agir en entreprise », détaillent les responsables.

Les étudiants dacquois auront aussi accès à des experts de haut vol par des cours à distance supplémentaires, et se déplaceront environ quatre semaines par an à l’Ensam Bordeaux, cœur de réacteur du réseau, pour bénéficier d’autres équipements high-tech comme de vraies machines de laboratoires qui ne pourront pas être disposées dans chaque succursale. « Avec, soulignent les professeurs, l’idée de créer ainsi un bel esprit de promo et d’école. »

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Des rentrées décalées

Autre nouveauté, des rentrées décalées seront proposées. « En postbac, beaucoup de jeunes échouent rapidement, de 10 000 à 15 000 étudiants en Nouvelle-Aquitaine se retrouvent sur le carreau en décembre à cause d’erreurs de parcours notamment, explique-t-on à l’Ensam. Au lieu de leur faire perdre une année, nous allons leur proposer une rentrée en janvier-février, avec des modalités de découverte. Si les élèves accrochent, ils auront un parcours « booster » pour les meilleurs, histoire de ne pas perdre une année ; ou une demi-année de renforcement pour ceux qui en auront besoin, tout en recherchant une entreprise d’accueil pour l’année suivante et ainsi se remettre sur de bons rails. »