Les chiffres parlent plus que tous les discours : six mois après leur diplôme, 95 % des étudiants de l’École supérieure du numérique des Landes (ESNL) sont insérés professionnellement, et même 100 % au bout de deux ans. Presque autant pour l’École supérieure de management (ESML) : 92 % à six mois et 93 % à deux ans, et un peu en deçà pour l’École supérieure de design (ESDL) : 75 % et 83 %. Le tout avec un taux de réussite aux examens de 91 % sur l’ensemble des trois écoles de Campus Landes à Mont-de-Marsan, porté par la chambre de commerce et d’industrie des Landes (CCI).
NUMÉRIQUE : 100 % D’INSERTION PROFESSIONNELLE
« En management et numérique, nous sommes sur des formations à 100 % en alternance avec très majoritairement des entreprises landaises, de la TPE avec des artisans et commerçants à de grands groupes comme Maïsadour, Bouygues, le Crédit Agricole ou Egger. Les entreprises sont fidèles et gardent des étudiants parce qu’ils sont de bon niveau », explique Fabienne C apes-Tastet, responsable pédagogique des écoles supérieures de Campus Landes qui accueilleront en septembre, dans 17 formations, 370 étudiants, essentiellement landais, mais aussi gersois, girondins et béarnais. À la rentrée, le cursus design va s’ouvrir à l’alternance au grade master, « et les taux d’insertion professionnelle vont encore progresser », assure la responsable qui met aussi en avant le nouveau double cursus de l’école montoise avec la prestigieuse École de design de Nantes.
Des formations en alternance pour s’immerger dans la vie de l’entreprise
Depuis la création de la première école en 2011 (celle de design), plus de 2 500 entreprises ont travaillé ici en collaboration pour un « fort ancrage territorial qui permet de garder la richesse de nos jeunes sortis d’école », souligne Michel Ducassé, le directeur général du campus. À la rentrée prochaine, quelque 400 entreprises partenaires participeront à l’aventure, entre alternance et « workshops » dans les trois domaines d’activité qui amènent les étudiants à travailler directement sur des projets de sociétés in situ (30 par an en moyenne), comme du design d’espace d’agences et bureaux, du packaging, des sites internet, du diagnostic en sécurité informatique, etc. « Cela nous permet d’avoir une partie très opérationnelle pour apprendre aux étudiants à travailler en situation réelle », fait valoir le directeur général qui salue pour la rentrée, « le renforcement des ateliers d’hybridation entre les trois écoles, expérimentés l’an passé pour faire bénéficier nos étudiants d’un enseignement enrichi et d’une vision élargie sur trois thématiques : l’expérience client, le design durable et le metaverse agency ».
Car l’objectif ultime pour ces trois écoles est toujours bien « de former des jeunes talents capables de répondre aux besoins des entreprises du département prioritairement, et au-delà en Nouvelle-Aquitaine. Depuis le début, le défi est de répondre à l’emploi des jeunes en les amenant dans une démarche de professionnalisation vers les entreprises du territoire », fait valoir le président de Campus Landes, Jean-Michel Van de Velde qui affiche un objectif de 700 étudiants à l’horizon 2027. Cela implique de faire venir de nouveaux partenaires, que ce soit à Mont-de-Marsan (où l’arrivée d’une autre grande école de management pourrait bientôt être annoncée) comme à Dax. À la rentrée 2024, un cycle de trois ans en formation supérieure conduisant à un bachelor (bac + 3) en management du tourisme et de l’hôtellerie sera proposé avec l’agglomération thermale, par Campus Landes en partenariat avec Excelia Tourism School, l’une des grandes écoles françaises de management du tourisme.
Campus Landes affiche l’ambition de passer de 370 étudiants à 700 en 2027 © Campus Landes
TOUJOURS PLUS
À Mont-de-Marsan, le nombre d’étudiants atteint aujourd’hui quelque 1 800 jeunes dans une dizaine d’établissements de l’agglomération, de Campus Landes à l’IFSI (métiers de la santé), de l’IUT de l’université de Pau et des pays de l’Adour (UPPA) aux lycées d’enseignement général, technologique ou professionnel (BTS commerce, vente, esthétique, maintenance de véhicules, etc.). Mont-de-Marsan Agglo a aussi mis en place un campus connecté depuis 2020, pour des formations supérieures en ligne, en restant chez soi.
Le Grand Dax a doublé ses effectifs en 10 ans pour aujourd’hui accueillir 1 500 étudiants, dans une quarantaine de formations de bac + 1 à bac + 5, de l’Agricampus40 (à Oeyreluy, qui se déploie aussi à Mugron et Sabres) au Conservatoire national des arts et métiers (nouveau master marketing vente dans un monde digital), de l’Institut du thermalisme au pôle des métiers du bois.
En dehors des deux grandes agglomérations, la cité scolaire Gaston-Crampe à Aire-sur-l’Adour offre des BTS en production numérique et électrotechnique. Au lycée Jean-Taris, à Peyrehorade, il est question de chaudronnerie industrielle, mention complémentaire aéronautique, et au lycée professionnel Ambroise-Croizat à Tarnos, de BTS production maintenance des véhicules.
ESIEA S’IMPLANTE À DAX
À Dax, la nouveauté de la rentrée 2023 est l’implantation du groupe Esiea, présent à Paris/ Ivry-sur-Seine et Laval. Ayant déjà formé plus de 9 000 étudiants depuis 1958, l’école classée 9e des écoles d’ingénieurs en informatique par le Figaro Étudiant, vient de reprendre les sites Intech d’Agen et de Dax du groupe AEN (Association pour l’enseignement du numérique), en liquidation. Ingénierie du logiciel, architecture des systèmes d’information, cybersécurité, sécurité de l’information et des systèmes… L’Esiea qui diplôme chaque année près de 450 élèves, dont 80 % au sein du programme ingénieur et 40 % par l’apprentissage sur l’ensemble de ses programmes, poursuit son extension en région pour « répondre aux besoins des entreprises locales sur le numérique. La priorité était de permettre ici aux étudiants de finir leur cursus, avec la volonté de s’inscrire dans une dynamique de développement », précise Nicolas Cluzel, directeur du développement campus sud de l’Esiea. De 70 étudiants aujourd’hui, l’école espère franchir, « en étant mesurée, le cap de la centaine de nouveaux formés » dans deux ans à Dax.
Au cœur de la première agglomération thermale de France, l’Institut du thermalisme de Dax, le « campus santé » rattaché à l’université de Bordeaux qui dispense le diplôme interuniversitaire (DIU) de pratique médicale en station thermale pour les médecins, accueille aussi les futurs étudiants en médecine et autres métiers de la santé pour la première année concours de ces filières (Pass, ex-Paces), ainsi que trois licences professionnelles (métiers de la santé gestion du risque sanitaire des eaux, nutrition-alimentation et management des centres), et un diplôme d’université DU pratique des soins d’hydrothérapie. Avec en général, « plus de demandes d’apprentissages que de candidats, donc de bons débouchés » sur ce territoire reconnu pour la silver economy (en lien avec les seniors), relève Karine Dubourg, sa directrice.
À la rentrée 2024, un cycle de trois ans en formation supérieure management du tourisme et de l’hôtellerie sera proposé à Dax
© IUT Mont-de-Marsan
IUT DE MONT-DE-MARSAN : À FOND L’ALTERNANCE
Autre locomotive de l’enseignement supérieur à Mont-de-Marsan avec Campus Landes qui partage la même volonté de collaboration, l’IUT de l’Université de Pau et des pays de l’Adour (UPPA) qui forme notamment aux métiers du génie biologique et de l’industrie agroalimentaire, est en pointe sur le numérique, les réseaux informatiques, la téléphonie, les réseaux télécoms et le très haut débit, avec ses bachelors, licences professionnelles et sa halle hyperconnectée inaugurée l’an dernier et cofinancée par l’État, la région, le département, Mont-de-Marsan Agglo et l’UPPA. Objectif là aussi : un maximum de formations en alternance pour une immersion dans la vie de l’entreprise et des jeunes directement opérationnels dans l’emploi.
À noter que l’IUT, outre une spécialité recherche en cybersécurité, accueille une spécialité recherche – une référence dans le milieu – sur les robots intelligents de téléprésence pour des cours à domicile, installés par des étudiants chez des écoliers ou collégiens empêchés le plus souvent par la maladie.
DES BESOINS EN SANTÉ, BOIS ET AGRICULTURE
Infirmières, kinésithérapeutes, aides-soignants, métiers du grand âge ou autour du handicap… les débouchés d’autres formations du territoire, que ce soit à Mont-de- Marsan ou Dax, sont nombreux.
Dans le médico-social, sur son campus tout neuf de 7 hectares arborés avec résidence étudiante et restaurant sept jours sur sept, l’ensemble diocésain Saint-Jacques-de-Compostelle propose un BTS services et prestations en sanitaire et social et un, plus récent, sur la bio-qualité ouvert sur la santé, la cosmétique et l’agroalimentaire. Le lycée dacquois de Borda propose aussi un BTS métiers de l’eau, un autre sur les métiers des services à l’environnement (MSE) qui sou- vent ne fait pas le plein, en dépit des nombreux postes proposés dans les métiers de la propreté en milieu médical.
Autre pilier de l’environnement qui recrute, la forêt, avec plusieurs BTS au pôle bois du lycée Haroun- Tazieff à Saint-Paul-lès-Dax et ses plateaux techniques de pointe, avec laser 3D et numérisation de bâtiments ou mobilier. En prime, un partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) qui porte une licence en génie civil agencement bois transversale avec l’IUT de Mont-de-Marsan.
Des besoins forts aussi du côté de la production agricole locale et des métiers du paysage. À l’Agricampus Hector-Serres de Oeyreluy, l’accent est mis sur la nature, l’écologie, l’agriculture locale et la transition agroécologique, en lien avec le ministère de l’Agriculture, dans chaque BTSA. On apprend aussi à piloter des drones pour surveiller les parcelles ou son cheptel au cœur de cette exploitation grandeur nature avec blondes d’Aquitaine et bazadaises, élevées par les étudiants et leurs professeurs.
L’école d’ingénieur en informatique ESIEA vient de reprendre le site Intech de Dax du groupe AEN© AEN
LE POUY À DAX, FUTUR CAMPUS ÉTUDIANT ?
Inoccupé depuis 2003, l’ex-grand séminaire Notre-Dame-du-Pouy, toujours propriété de la congrégation de la Mission, pourrait bien muer en campus étudiant dans les prochaines années. Linkcity, filiale de développement immobilier du groupe Bouygues, s’est positionnée pour rénover en ce sens les 7 000 m2 sur trois étages de cet ensemble patrimonial de la fin XIXe siècle, situé entre le cœur de ville et le bois de Boulogne et qui fut pendant ses 20 dernières années d’exploitation un hôtel thermal. Plusieurs comités de pilotage se sont déjà tenus entre les frères lazaristes, la mairie de Dax, le Grand Dax et Linkcity pour amorcer le projet, étudié aussi de près par le Campus Landes de la CCI et d’autres écoles supérieures. Si tout se passe comme imaginé par le promoteur, les premiers étudiants pourraient y entrer, au mieux, fin 2026.
