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Emploi : le Grand Dax cherche à attirer

Pour anticiper les mutations en matière d’emploi et de formation, l’agglomération dacquoise a présenté, courant mars, son « diagnostic emploi ». Principaux enseignements.

Dans la construction, la tension sur le recrutement est généralisée avec des besoins en plâtriers, plaquistes, couvreurs, plombiers, maçons, charpentiers DAX

Dans la construction, la tension sur le recrutement est généralisée avec des besoins en plâtriers, plaquistes, couvreurs, plombiers, maçons, charpentiers © CDM

Avec un taux de chômage « plutôt bas » à 7,5 %, « le Grand Dax est un territoire dynamique en matière d’emploi et de recrutement », a affirmé, en ouverture, Philippe Laffitte, maire de Oeyreluy et délégué communautaire dédié à l’emploi. Et de détailler les chiffres : 9 500 offres d’emploi en 2022, soit 30 % de plus qu’en 2021, un nombre de recrutements en augmentation de plus de 15 % et une part de CDI et CDD de plus de six mois en hausse de 24 %, en majorité dans les secteurs des services, de l’hôtellerie-restauration, des activités liées à l’emploi, la santé, l’action sociale et les services à la personne. Dans ce contexte, « il faut continuer à attirer et conforter les entreprises employeuses, accompagner les changements et proposer des formations », a-t-il ajouté, aux côtés du sous-préfet des Landes, Thierry Baron, et du vice-président du Grand Dax, Grégory Rendé, devant un parterre de représentants d’entreprises d’intérim, de Pôle emploi, ou d’autres institutionnels.

INTÉRIM ET MICRO-ENTREPRISES

Le « diagnostic emploi » qui a suivi, a permis de mieux comprendre les besoins du territoire. Avec le concours de l’État et du ministère du Travail, Nathalie Dubourg pour l’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) a notamment fait état d’une agglomération où le solde migratoire est positif, mais où le vieillissement de la population en cinq ans est en hausse de 12 % chez les plus de 60 ans, avec un recul de 8 % des 15-29 ans. La proportion d’actifs en emploi est plus faible qu’au niveau départemental (- 2,4 points), avec une part de cadres moins importante qu’au niveau national (10 % contre 17 %), et un recours à l’intérim plus fort qu’ailleurs (quatre offres d’emplois sur 10, + 17 pts par rapport à la moyenne départementale). À noter aussi un taux de pauvreté à 13,3 % de la population, supérieur à celui du département (+ 1,8 pt).

Côté entreprises, seules 46 sociétés ont plus de 50 salariés, pour environ 30 % de micro-entrepreneurs et huit établissements sur 10 ayant moins de 10 salariés. Point fort du territoire, environ 260 entreprises nouvelles s’implantent chaque année.

Grand Dax

© J. D.

COMMENT FAIRE VENIR DES INDUSTRIES ?

Lors du focus sur l’industrie où, selon l’Afpa, « les infrastructures et le foncier permettraient de nouvelles installations », Sylvain Foix, directeur du développement économique au Grand Dax a avancé : « Nous avons un problème pour attirer des entreprises industrielles de taille critique, c’est un enjeu majeur car elles apportent des fonctions de qualité avec des cadres et techniciens supérieurs. On ne peut se satisfaire de la situation malgré des évolutions positives ; nous allons engager des démarches et des projets pour élever le niveau de cette filière. »

Côté construction, « la tension sur le recrutement est généralisée », avec des besoins en plâtriers, plaquistes, couvreurs, plombiers, maçons, charpentiers, tandis que 30 % des salariés ont plus de 50 ans et que se développent « les micro-entreprises avec un chiffre d’affaires moyen de 6 000 euros », a souligné Nathalie Dubourg. Le secteur automobile, lui aussi, peine à recruter et souffre d’absence de formation sur le secteur. Pour Grégory Rendé, avec les mutations du parc automobile, « il est important de mettre les moyens nécessaires pour former les futurs mécaniciens qui ne mettront plus les doigts dans le cambouis, mais dans l’électrique à l’avenir. »

MISER SUR LA FORMATION

Autres enjeux associés : le logement qui est souvent un problème pour les classes moyennes, avec beaucoup de studios dédiés aux curistes et peu d’appartements grand format en ville, ou encore la mobilité avec des refus de postes pour des problèmes de voiture.

Le diagnostic désormais posé par le comité de pilotage, « la deuxième étape va démarrer par l’organisation de groupes de travail pour des actions concrètes à mener avec les acteurs du territoire qui souhaitent y participer », a fait valoir Muriel Muscat, chargée de mission au Grand Dax. Parmi les premières pistes : travailler à de nouvelles zones d’activités économiques ou industrielles, initier des « parcours découverte d’entreprises » pour les demandeurs d’emploi, former des personnes éloignées de l’emploi à une reprise d’activité ou développer la formation en proximité géographique. En tout cas, « il va falloir réussir à associer plus les entreprises à cette suite », a conclu le sous-préfet, Thierry Baron, pour qui « le plus facile a été fait avec ce diagnostic, alors bon courage à tous ! »