C’est à ce jour « la plus belle expérience, et de loin », de sa carrière. Fin juillet, le Pouillonnais Louis Dussin a participé aux Jeux mondiaux universitaires à Chengdu en Chine. « 10 000 athlètes réunis avec une cérémonie d’ouverture dans un stade comble devant 45 000 personnes et le président chinois ! Jouer là-bas devant beaucoup de public, vivre comme dans un village olympique… C’était incroyable », résume le tennisman qui a perdu en simple en trois sets en huitièmes de finale contre le futur finaliste thaïlandais et en quarts en double face aux Japonais.
OBJECTIF GRANDS CHELEMS
Déjà plusieurs fois intégré en équipe de France universitaire, l’étudiant en Staps à Bordeaux, en master accompagnement à la haute performance (préparation physique et mentale), trouve qu’il n’y a « rien de plus kiffant que de jouer pour la France. Sur le circuit on est hyperseul, là on est en équipe, on se soutient. »
Depuis cet été, Louis Dussin, 24 ans, a vraiment retrouvé toutes ses capacités après de gros pépins physiques au genou en 2021. Son retour sur les courts, il l’a fait en août 2022 en remportant le grand tournoi d’été du club de l’US Dax, un club déterminant dans son parcours après ses premières balles à Pouillon, et qui accompagna aussi à leurs débuts d’autres talents landais comme Nicolas Devilder, hissé à la 60e place mondiale en 2008.
Aujourd’hui, licencié à la Villa Primrose de Bordeaux, l’objectif du 1 100 e à l’ATP en janvier, est de rentrer dans le top 500 d’ici décembre et jouer les Grands Chelems dans les deux ans, à sa pleine maturité du fait de la dimension physique et psychologique du tennis d’aujourd’hui. Pour ce faire, il renchaîne les tournois en France, en Europe et jusqu’au Maroc et l’Égypte, toujours sans coach, trop cher. Son budget annuel ? Autour de 30 000 euros qu’il finance surtout en famille, tout en espérant trouver des mécènes pour l’aider dans sa quête.
SORTIR DU COCON
Loudmilla Bencheikh n’a aujourd’hui pas ce type de soucis financiers. La joueuse de 22 ans qui a tapé ses premiers coups de raquette au club de Pau avant de rejoindre, petite, celui d’Hossegor, a été recrutée par l’université d’Alabama en 2021 au vu de ses performances jusqu’à l’Orange Bowl en Floride, et via un ami coach de Myriam et Mickael Sopel, cogérants du Hossegor tennis club. La fac américaine de Tuscaloosa lui paie ainsi toute sa scolarité (licence communication marketing), matériel, logement et nourriture via une bourse de plusieurs dizaines de milliers de dollars chaque année, en échange de jouer pour ses couleurs dans le championnat US. « J’arrive à mettre un peu d’argent de côté pour partir en tournois l’an prochain. » Objectif ? Monter crescendo jusqu’au top 100 du circuit mondial et accéder aux quatre majeurs du Grand Chelem, qu’elle a joués en juniors. L’ex-locataire du centre national d’entraînement à Paris qui a atteint la 503e place mondiale en 2019, a d’ailleurs déjà fait une incursion dans le tableau principal de Roland-Garros en double sur invitation cette même année, au côté de l’Américaine Coco Gauff, devenue depuis troisième du circuit féminin WTA. « Je pense qu’en venant ici aux États-Unis, j’ai beaucoup progressé et acquis beaucoup de maturité. La culture est totalement différente, dit l’actuelle numéro un en simple et double de l’université d’Alabama. Cet état d’esprit d’équipe universitaire fait monter tout le monde vers le haut, ça nous pousse dans nos retranchements, tout en étant toujours positifs et dans la bienveillance. J’avais besoin de sortir de mon cocon français. » Prochain retour au bercail à Angresse en famille cet été, avant de repartir en Alabama quelques mois finir ses études et se lancer dans la course aux points WTA à travers le monde.
Jessika Ponchet vise le top 100
Sa tournée de début d’année à l’autre bout du monde s’est arrêtée au deuxième tour des qualifications de l’Open d’Australie. Et après l’annulation à la dernière minute de tournois au Vietnam et en Thaïlande, le retour à Capbreton s’est fait plus tôt que prévu pour la joueuse du Tennis club du Gaillou. Conséquence : des billets d’avion perdus, et la nécessité d’en acheter d’autres en retravaillant son planning en Europe pour les prochaines semaines. Pas de quoi démotiver la professionnelle de 27 ans aujourd’hui 132e à la WTA. Son objectif 2024 ? Le top 100.
BUDGET DE 100 000 euros
« L’an passé, je n’ai jamais été aussi proche d’y entrer [119e à son meilleur, NDLR]. Il faut que je sois encore un peu plus constante », note Jessika Ponchet, entraînée depuis toujours par sa mère. « Il y a une vraie différence puisque celles du top 100 rentrent directement dans le tableau final. Rien qu’avec un premier tour perdu dans les quatre Grands Chelems, elles gagnent 200 000 euros », explique celle qui passe chaque saison 10 mois sur le circuit avec un budget de 100 000 euros, grâce à ses gains et des aides d’un propriétaire d’épiceries japonaises à Paris et de la ville de Capbreton, en espérant d’autres mécènes. L’attaquante au revers à une main a en tout cas plus que jamais envie de revivre des moments forts comme ce match accroché sur le central de Melbourne en 2018 face à la troisième mondiale Garbiñe Muguruza alors qu’elle était 256e. « L’ambiance était survoltée en night session ! », dit-elle, rêvant aussi à des doubles mixtes avec son frère de 19 ans qui vient de se lancer sur le circuit.
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