Couverture du journal du 19/11/2024 Le nouveau magazine

Natation : Assya Maurin-Espiau, espoir paralympique

Avec ses bons chronos des derniers mois, Assya Maurin-Espiau a de grandes chances d’être qualifiée pour les Jeux paralympiques de Paris 2024, du 28 août au 8 septembre.

Assya Maurin-Espiau

© D. R.

Ce dernier week-end de janvier, la compétition à Agen est importante, comme toutes celles des mois passés et à venir : « Je dois améliorer mes chronos ou au moins refaire ceux que j’ai déjà réussis pour continuer à avoir toutes mes chances pour la qualification » aux Jeux paralympiques finalisée au printemps, dit Assya Maurin-Espiau qui s’entraîne quasiment tous les jours trois heures en moyenne au club des Dauphins de Saint-Pierre-du-Mont où l’athlète de 17 ans est inscrite depuis son année de cinquième au collège. Aujourd’hui au lycée d’enseignement adapté Nicolas-Brémontier, en CAP aide à la personne aménagé sur trois ans (« en tant qu’aide à domicile, on aide les gens, ça fait du bien de sentir qu’on est utile, et ça fait plaisir aux personnes âgées de nous voir arriver aussi ! »), celle qui a appris la brasse avec une maître-nageuse dans une piscine gonflable chez elle à Lit-et-Mixe avant de rejoindre le club de natation de Mimizan petite, alterne entre les séances dans le Marsan et des semaines spéciales au pôle France paranatation adaptée près de Vichy.

Assya Maurin-Espiau

© D. R.

DE LIT-ET-MIXE AU CANADA

Gaël Descons, son entraîneur d’ici, a tout de suite repéré ses capacités : « Dès son arrivée aux Dauphins, elle a réussi très vite à un haut niveau régional et a commencé les compétitions internationales aussitôt. Elle est dans les 10 meilleures filles mondiales. » Plusieurs records de France à son actif, championne d’Europe jeunes, multimédaillée aux derniers Virtus Global Games, les championnats du monde de sports adaptés… Assya Maurin-Espiau qui concourt dans la catégorie S14 (déficience intellectuelle) est performante aussi bien sur les 100 mètres brasse ou dos et les 200 mètres quatre nages où elle a encore amélioré son temps (2 minutes 33’) au Canada cet été alors qu’elle y était arrivée très peu motivée après l’annulation des Mondiaux. Pour aider à financer sa carrière, en plus de son sponsor Malakoff Humanis avec le pôle France, ses parents ont d’ailleurs lancé une cagnotte en ligne (lacagnottedesproches.fr/cagnotte/assya-m-e/).

Sa dernière compétition à Sheffield (Angleterre) il y a quelques mois reste à ce jour son meilleur souvenir : « J’étais sur une période compliquée, c’était déjà décisif pour les Jeux, mais je n’étais pas dedans. À la toute dernière nage, après une grande discussion avec mon entraîneur national Bertrand Sebire qui a eu les mots justes, j’ai explosé tous mes temps ! »

Pour elle, « l’eau est le seul endroit où on peut laisser toutes ses émotions et où on est libre pour se défouler ». Si elle est finalement bien sélectionnée pour les Jeux paralympiques, elle espère y briller : « Je ne veux pas me mettre trop de pression comme j’ai tendance à beaucoup stresser. Mais si j’y suis, ce ne sera pas pour regarder nager les autres… Pourquoi pas une finale et potentiellement un podium, ce serait le top ! »

SOUTIEN DÉPARTEMENTAL

Assya Maurin-Espiau fait partie, avec Adrien Barraud également au pôle France paranatation adaptée, des 68 sportifs landais de haut niveau, domiciliés et licenciés dans les Landes, qui ont été soutenus en 2023 par le conseil départemental via 12 comités départementaux sportifs pour 67 200 euros d’aides départementales au total. Parmi eux, Oihan Guillamoundeguy (golf), Manon Ahyee-Labart (aviron), Madeleine Larcheron et Vincent Milou (skateboard), Élise Daudignon (sauvetage côtier), Joan Duru, Jade Magnien ou Kyllian Guerin (surf), Flore Rey (tir à l’arc à cheval), Annaïc Donniou (tir sportif), Thibaut Marrocq (cyclisme) ou encore Clémence Grimaud (boxe).

DES LANDAIS AUX JEUX 2024

Courant janvier, plusieurs sportifs landais étaient déjà assurés de participer aux Jeux, à l’image de Marie Oteiza, originaire d’Hagetmau et aujourd’hui licenciée au Paris Racing multi athlon, qui était déjà des JO de Tokyo en pentathlon moderne (10e). Les surfeurs Vahine Fierro du Hossegor surf club et Kauli Vaast du Vieux-Boucau surf club représenteront la France sur les vagues de Teahupoo. Côté basket 3×3, à suivre notamment Franck Seguela qui a découvert, petit, le ballon orange au Biaudos basket Saint-Martin avant de devenir au fil des clubs un des meilleurs Français de la discipline.

Avec de grandes chances d’être qualifiés, le skateur Vincent Milou (qui portera la flamme olympique en mai à Bordeaux) rêve d’or après sa quatrième place à Tokyo, et Madeleine Larcheron essaiera aussi de faire mieux que sa 13e place au Japon. D’autres espoirs également en escrime si l’épéiste Gaëtan Billa originaire de Pontonx-sur-l’Adour obtient sa qualification pour une quatrième olympiade, ou encore en para-tir à l’arc si Guillaume Toucoullet (Tarnos) se qualifie, pour dépasser cette fois le premier tour où il avait échoué à Tokyo, lui qui a remporté la médaille d’argent du championnat du monde.