Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

La vogue des ateliers couture

La mode des loisirs créatifs a dépoussiéré la pratique de la couture. Pour maîtriser les techniques de base ou créer leur propre garde-robe, de plus en plus de femmes prennent des cours, comme le constatent Valérie Sady à Castets et Justine Cras à Soustons.

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© Ça DIY

On a beaucoup parlé des machines à pain. Mais durant le confinement, les machines à coudre aussi ont vu leurs ventes augmenter. En avril et mai 2020, le fabricant Singer en a vendu quatre fois plus qu’en avril et mai 2019… Mais alors que les Françaises et les Français se sont rapidement lassés de préparer miches et baguettes, ils continuent à jouer de l’aiguille. En témoigne la vogue des ateliers couture.

Dans les Landes, pratiquement toutes les merceries proposent des cours. C’est le cas de Ça DIY, la mercerie que Valérie Sady a installée à Castets en 2020. Faute de place, la couturière professionnelle a toutefois cessé de communiquer sur cette offre. « Entre la mercerie et mon atelier de retouche, je manque d’espace pour accueillir plus d’une à deux personnes à la fois. Début 2024, grâce à l’appui de la municipalité, je devrais déménager dans un magasin plus grand. J’ambitionne d’y créer un bar à couture, qui me permettra d’organiser des mini-classes de quatre élèves. »

COMME UNE THÉRAPIE

Actuellement, ses cours représentent environ 30 % de son chiffre d’affaires, tandis que la vente d’articles de mercerie et l’activité retouche correspondent à 35 % chacune. Mais dans sa nouvelle configuration, les pourcentages devraient bouger, tant la demande est forte.

À la tête de l’Atelier Malherbe à Soustons, Justine Cras sent, elle aussi, cet « engouement croissant depuis le boom des loisirs créatifs ». Illustratrice aquarelliste, la trentenaire crée des tissus en coton bio à partir des motifs fleuris qu’elle peint. « Rapidement, des clientes m’ont demandé des ateliers de couture pour apprendre à les mettre en œuvre. » La jeune femme qui ne porte plus que les vêtements qu’elle confectionne depuis 2017 ne s’est pas fait prier. « Mon objectif, c’est de rendre mes clientes autonomes pour qu’elles créent leur garde-robe. »

Et de fait, la couture devient bien  plus qu’un simple passe-temps pour la majorité des pratiquantes (99 % de sa clientèle est féminine).

« C’est rare que je ne donne qu’un seul cours. Généralement, une fois qu’elles commencent, elles ont envie d’aller plus loin. » C’est que l’activité se révèle très utile. Savoir repriser ses affaires est précieux lorsqu’on n’a pas les moyens de faire appel à un service de retouche. Et beaucoup prennent plaisir à réaliser des accessoires pour offrir ou décorer leur intérieur, et plus encore à confectionner leurs propres vêtements. « Derrière chaque création, il y a bien plus qu’une jupe, une robe, une veste ou un pantalon. Affirmer son style, porter quelque chose qui nous sied parfaitement, ça permet de prendre confiance en soi. La couture, c’est comme une thérapie. »

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