A l’approche des fêtes, Stéphanie R é me t une touche finale à ses dernières créations exposées jusqu’au 24 décembre dans une boutique éphémère de la galerie Ametzondo à Bayonne. Dans un silence méditatif, parfois tard dans la nuit, elle brode parures, broches, boucles, barrettes, ornements pour vêtements, pochettes ou coussins. « Je travaille en micro-série. Il me faut environ 10 heures pour une broche et je ne reproduis jamais la même », explique l’artisane. Quand elle ne crée pas ses propres modèles, elle répond aux commandes pour des broderies personnalisées et sur mesure. « Je dois finir la veste du champion de course landaise, Tiago Coll. Un vrai plaisir ! J’aimerais aussi travailler avec les maisons de luxe et les créateurs de robes de mariée », ajoute la brodeuse.
LE CROCHET DE LUNÉVILLE
Depuis chez elle, dans son petit atelier regorgeant de perles, de cristaux, de paillettes, d’organza et de satin de soie, Stéphanie Ré consacre « 90 % du temps » à la technique du crochet de Lunéville(1). « Il permet de réaliser des broderies perlées et pailletées haute couture grâce à sa précision incroyable. » Cette compétence, elle l’a acquise lors de stages à l’école Lesage, rendue célèbre par ses collaborations avec Chanel, Valentino et Dior. Comme il n’existe pas vraiment de manuel, elle a continué à se former auprès des meilleurs ouvriers de France et à l’école de Lunéville. C’est ainsi qu’est née sa passion pour l’art de l’excellence et de la minutie au point de mettre de côté sa carrière de comptable. En 2018, après l’obtention de son CAP broderie, elle ouvre son atelier Lunédolia Broderies. Aujourd’hui, l’artisane s’investit pour accroître sa visibilité notamment avec l’ouverture prochaine (courant 2024) d’un nouvel atelier de 20 m2, toujours à Saint-Paul-lès-Dax, où elle pourra accueillir du public, proposer des formations et mettre en valeur ses créations.
Car au fond ce qui l’anime « c’est de rendre la broderie haute couture accessible à tous ». Une manière de transmettre un savoir- faire d’excellence et de faire toucher à chacun du bout des doigts les merveilles de la haute couture à la française.
1) Inventée en 1810 à Lunéville, elle imite les dentelles en utilisant principalement des perles et paillettes
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