FP Bois : l’art d’innover

Des parquets et des lambris qui purifient l’air. C’est la nouveauté commercialisée en 2023 par FP Bois. Du fait des émanations provenant des meubles et des textiles, des parfums d’ambiance, du tabac et des fumées de cuisson, l’air intérieur d’une maison est cinq à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur. C’est pourquoi les autorités sanitaires recommandent d’aérer les logements une dizaine de minutes par jour, même au plein cœur de l’hiver.

Baptisée Pure Home, la technologie brevetée par l’entreprise de Mimizan et testée par un laboratoire indépendant, pourrait rendre cette consigne obsolète. Elle élimine en effet le formaldéhyde et les COV (composés organiques volatils) présents dans l’atmosphère intérieure. Par contact sur les lames, les bactéries et virus comme le staphylocoque doré ou l’Escherichia coli sont même éradiqués à 99,9 %. « C’est une première mondiale mise au point par notre service de recherche et développement », souligne Éric Plantier, président de FP Bois. Bon an mal an, 2 à 4 % du chiffre d’affaires sont ainsi consacrés à la R&D. « Alors que beaucoup de nos confrères ont disparu, c’est certainement à cette constante recherche de nouveautés que nous devons de fêter nos 70 ans cette année… »

Eric Plantier, Président de FP Bois © FP Bois

INVESTISSEMENT DE 6 MILLIONS D’EUROS EN 2023

En plus de la recherche et du développement, le groupe familial investit régulièrement dans son outil industriel. « À un moment, nous nous sommes posé la question de constituer un patrimoine forestier pour assurer notre approvisionnement en matière première. Mais conserver un outil de production moderne et performant est apparu comme notre priorité. C’est pourquoi nous y injectons 1 à 2 millions d’euros par an en moyenne. C’est même davantage cette année, puisque nous nous sommes équipés d’une déligneuse nouvelle génération pour 6 millions d’euros, ce qui représente le plus gros investissement de toute l’histoire de l’entreprise. » Totalement robotisée, la machine scie les planches de bois à la bonne largeur avant l’étape de rabotage. Elle constitue une pièce clé du process industriel puisque tous les futurs produits de l’usine de Mimizan vont passer sur sa ligne, soit près de 2 millions de m3 de lames par an. Les objectifs de cette déligneuse, dotée des dernières technologies (laser, scanner, rayon X et caméra couleur) : multiplier la productivité par quatre, améliorer le rendement matière de 1 à 3 % et optimiser la qualité. La machine limite en outre les chutes et les déchets pour une meilleure préservation de la ressource naturelle. Elle supprime également l’étape de l’empilage des lames à la main et améliore le confort de travail pour les équipes.

Fin 2023 et en 2024, FP Bois va poursuivre ses investissements dans la scierie avec une nouvelle empileuse (600 000 euros) et un nouvel atelier de rabotage qui viendra remplacer l’existant. Pour les quatre ans à venir, le groupe prévoit aussi de moderniser son outil de production pour réduire son empreinte environnementale et améliorer les conditions de travail de ses 180 salariés, dans le droit fil de la politique de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans laquelle il s’est engagé en début d’année, un peu sous la pression de ses clients. « De prime abord, je n’en voyais pas vraiment l’utilité, avoue Éric Plantier. Notre process est vertueux : nous fabriquons notre propre énergie grâce à notre chaudière biomasse, nous sommes soucieux de l’origine de nos bois dont la majorité vient d’un rayon de 20 à 50 km autour de l’entreprise et notre bilan carbone est négatif grâce au CO₂ stocké par les produits. Mais j’ai compris que cette démarche RSE permet d’écrire ce que nous faisons et de mettre en place un plan d’action pour nous améliorer encore. »

De gauche à droite : Cédric Lamothe (responsable amélioration continue et sécurité), Xavier Bats (responsable atelier délignage), Éric Plantier (dirigeant de FP Bois) et Michel Beyris (responsable investissement) © FP Bois

L’ART AU SERVICE DE L’EMPLOI

Un engagement RSE d’autant plus incontournable que, comme de nombreux établissements, FP Bois est confronté à des difficultés de recrutement. Manutentionnaires, techniciens, chefs d’équipe, directeur de production, employés au service marketing et communication : une quinzaine de postes sont actuellement à pourvoir dans l’usine.

« Pour que nos collaborateurs et collaboratrices se sentent bien chez nous… et que d’autres aient envie de nous rejoindre », le groupe prévoit le lancement du fonds de dotation « Maison Félix Plantier » pour promouvoir l’art et la culture au sein du site industriel. « C’est la suite logique de ce que mon père, Christian Plantier, avait initié pour les 50 ans de FP Bois. À l’époque, il avait fait appel à la sculptrice Lydie Arickx pour créer une œuvre autour des collaborateurs. »

PORTRAITS DE FAMILLE

Cette fois, l’artiste peintre Frédéric Blaimont a réalisé 50 portraits de salariés de l’entreprise dans leur quotidien, moments de détente, plaisirs familiaux ou loisirs. Une vingtaine de ces toiles seront présentées le 6 octobre à l’occasion du vernissage d’une exposition anniversaire baptisée « Portraits de famille ».

Le centre d’art implanté sur le site industriel de Mimizan prévoit de recevoir régulièrement d’autres artistes. Et des œuvres choisies par les équipes seront reproduites et agrandies sur des supports géants afin d’être disposées, de manière permanente, dans les bâtiments industriels. « L’expérience initiée par mon père avait beaucoup plu aux salariés. L’art permet de s’ouvrir, de parler d’autre chose. En le faisant entrer dans l’usine, l’idée est aussi de rendre notre entreprise plus conviviale et attractive. »