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[Dossier Cabanes de plages ] Les Planches Éphémères : guinguette tendance

Sur la plage Notre-Dame à Capbreton, Julien et Baptiste Lescarboura misent sur le plein air et une image de vacances idylliques pour leur concept qu’ils comptent bien dupliquer.

Julien et Baptiste Lescarboura les planches éphémères

Julien et Baptiste Lescarboura © Bernard Dugros

Au-delà du simple spot en bord de plage, Les Planches Éphémères sont synonymes d’un vent d’évasion face à la mer. Dès l’entrée de la guinguette de la plage Notre-Dame à Capbreton, l’idée consiste à embarquer dans un cadre élégant et naturel pour une expérience dépaysante, conviviale et gourmande. À l’affût des tendances, Julien et Baptiste Lescarboura ont marqué un nouvel essai en important l’année dernière leur concept bordelais à succès de « Planches Éphémères » dans la cité marine.

« Le but de l’éphémère est de créer le besoin, de marquer les esprits et de donner aussi envie aux gens de venir », précise Julien Lescarboura, cofondateur de la marque.

Sur la parcelle de 350 m2, le bâti couvert de 150 m2 abrite des tables en bois et un bar au décor végétal et sur les 50 m2 de terrasse sont installés dans le sable, des canapés et des tables basses, avec au centre un petit bassin offrant un décor particulièrement « instagrammable ».

« On veut l’effet « waouh ! » quand les gens arrivent. Nous avons fait appel à un architecte pour dessiner une belle structure qui a été fabriquée par Anoste Bois à Seignosse. C’est un système qui se monte et se démonte, sans visserie. Il revient environ à 80 000 euros. Nous avons reconstitué un style méditerranéen chaleureux et sobre avec du mobilier local : les matelas d’Espia à Hagetmau, les parasols de Courant Sauvage pour créer un espace chic, un peu luxe. »

UNE CABANE AVANT D’ÊTRE UN RESTAURANT

Ouvertes d’avril à octobre, sept jours sur sept, Les Planches Éphémères avec une équipe d’une vingtaine de saisonniers proposent jusqu’à 200 places assises en simultané lors des pics en haute saison. Si la clientèle est variée, le système de commande au comptoir convient davantage à la jeune génération, tout comme les animations musicales du jeudi. « C’est une cabane de plage avant d’être un restaurant et cela implique forcément des contraintes : pas de toilettes, un accès énergétique complexe, une cuve pour les eaux usées et une fermeture à 23 h », rappelle le restaurateur. Située sur le domaine public de la commune, son implantation en plein air est en effet encadrée par la collectivité en termes d’équipement, de sécurité et de respect de l’environnement naturel. Mais il faut aussi compter entre 15 000 et 20 000 euros pour monter et démonter la structure hors saison, 700 euros par mois pour l’entreposer dans un local et 8 % de réversion du chiffre d’affaires à la commune sur un bail de cinq ans.

Mais le jeu en vaut la chandelle, les clients sont nombreux à venir chercher un spot de rêve face à la mer comme en atteste le chiffre d’affaires de 800 000 euros pour sa première saison. « D’entrée de jeu, on a pu s’appuyer sur la communauté qu’on avait à Bordeaux. Ça nous a beaucoup aidés à nous faire connaître ici. Et puis on n’a pas eu à refaire toute la communication », explique Julien Lescarboura.

planches éphémères

© Les Planches éphémères

VERS DE NOUVELLES IMPLANTATIONS

Baptiste, 27 ans, et Julien Lescarboura, 33 ans, ont commencé dans la restauration avec leur père, Jean-Patrick Lescarboura, ancien international de rugby dacquois.

« On organisait chaque année une petite soirée dans son restaurant El Meson pendant les fêtes de Dax », explique l’aîné.

Après quelques années de kiné pour Baptiste et de gestion de portefeuille client dans le groupe Doctolib pour Julien à Bordeaux, ils décident de lancer leur société.

« On avait découvert les terrasses éphémères à Bruxelles et à Paris, sur des rooftops, dans des friches ou des gares désaffectées, et c’était à chaque fois la folie. On s’est dit qu’il y avait peut-être un truc à faire chez nous dans le Sud-Ouest », relatent les restaurateurs. Mais après une première année à Bordeaux, les deux frères sont dans l’impasse. « On travaillait avec le restaurant de l’hippodrome, mais sa faillite a bloqué notre licence de vente d’alcool. Alors on a répondu à un appel d’offres à Capbreton lors du renouvellement des concessions et on a été retenu. »

Aujourd’hui, les frères Lescarboura sont aussi à la tête d’un restaurant à Capbreton, Le Bonamour. « D’un point de vue business, les concessions ne permettent pas de capitaliser. On gagne notre vie pendant cinq ans, mais à la fin nous n’avons pas de fonds de commerce à revendre. Alors, on a cette activité si besoin. »

Entrepreneurs dans l ’âme, ils réfléchissent aussi à d’autres lieux d’implantation de leur marque, plutôt en zone urbaine. « Nous sommes convaincus qu’il y a du potentiel dans des villes éloignées de la mer pour les gens qui souhaitent retrouver cette ambiance vacances. Et on a déjà les contacts ! »

planches éphémères

© Les Planches éphémères