Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

[Dossier Cabanes de plages ] La Cabane : le bonheur dans la nature

À Mimizan, Karine Martinez et Stéphane Tondini fêtent cette année les 10 ans de La Cabane, installée sur la plage des Cormorans. Au menu : une ambiance décontractée et conviviale autour de produits de qualité, avec une vue imprenable sur l’océan et l’envie de continuer l’aventure encore longtemps.

Karine Martinez et Stephane Tondini cabane

Karine Martinez et Stephane Tondini © Bernard Dugros

Voilà 10 ans que La Cabane s’est installée dans le paysage local de Mimizan. Quand La Cabane ouvre ses portes, sur la plage des Cormorans, c’est le signe que les vacances d’été arrivent et le lancement des apéros tapas au soleil couchant. Au fil du temps, les restaurateurs ont tissé des liens étroits avec leur clientèle. « Nous avons des clients qui viennent depuis le début et on a plaisir à se retrouver dans cet endroit magique », explique Karine Martinez, gérante du lieu avec son mari Stéphane. Ouverte seulement trois mois, de mi-juin à mi-septembre, la guinguette est devenue l’endroit où l’on se crée des souvenirs inoubliables dans un cadre unique et une ambiance amicale. « La tradition des cabanes de plage existe à Mimizan depuis 1902. C’est ancré dans les habitudes ici », souligne la gérante.

Avec l’envie de fraîcheur et de nouvelles saveurs, les vacanciers viennent y déguster des plats locaux composés en grande partie de légumes et de pêche du jour dont les fameux chipirons à la plancha. « Nous faisons aussi des cocktails, planches apéro, sandwichs et plats à emporter, mais nos clients réservent majoritairement le soir pour profiter de la vue. » De saison en saison, le bouche- à-oreille a suffi à attirer toujours plus de monde et aujourd’hui, l’établissement fait 100 couverts par soir sur un seul service. S’il reverse une partie de son chiffre d’affaires à la mairie, correspondant à son loyer, « la redevance est calculée en fonction de la surface de notre cabane. Cela correspond à 6 418 euros par an », précise la restauratrice.

100 couverts par soir sur un seul service avec une équipe de sept saisonniers © Bernard Dugros

DU FAIT-MAISON

Ces deux amoureux de la nature vivent l’hiver à la montagne où Stéphane est moniteur de ski à Saint-Lary et Karine, professeur de remise en forme. « Nous habitions à Mimizan l’été et on a eu l’idée de se lancer dans cette activité pour compléter nos revenus. Et cela nous plaît beaucoup ! »

Après avoir répondu à l ’appel d’offres, le couple a réalisé la structure. « Mon mari est très bricoleur. Il a réalisé un gros Lego en bois. On l’a d’abord monté dans le jardin avant de l’installer à la plage. C’est lui qui a aussi fabriqué les banquettes et les tables. Et comme je fais de la couture, j’ai réalisé des housses et nous avons fait en sorte que tout le mobilier soit de couleur sable pour que la cabane se fonde dans la dune. » À l ’époque, le couple investit 15 000 euros pour réaliser le chalet qu’il agrandit et continue depuis, à faire évoluer. « Cela dépend des années, mais on renouvelle régulièrement le matériel et on investit jusqu’à 10 000 euros parfois. Au début, on avait un bar mobile sur roulettes que nous avons intégré à notre structure. »

LIMITER L’IMPACT

« Aujourd’hui, avec une équipe de sept saisonniers, nous sommes ouverts quasiment non-stop jusqu’à 23 h, en fonction de la météo bien sûr. Les jours de pluie sont nos jours de congés. » Malgré les difficultés de recrutement, ils peuvent compter sur le retour chaque année d’une partie des saisonniers. « Ça se passe bien. C’est important parce que, à sept dans 30 m2, il vaut mieux bien s’entendre ! On est plusieurs à faire du surf, alors quand on trouve cinq minutes, on file à l’eau. »

La Cabane

© Bernard Dugros

Avec ses 30 m2 de bâti et sa terrasse en bois de 70 m2, l ’établissement occupe un espace de 100 m2 sur le sable. « Notre cahier des charges permettrait d’occuper 500 m2 , mais nous évitons trop d’impact. » Situé en pied de dune sur le domaine public maritime, il pourrait donc devoir cesser son activité dès l’an prochain sans l’autorisation d’occupation temporaire de territoire attribuée par l’État. « Notre délégation de service public qui avait été renouvelée, se termine en septembre. Nous sommes très inquiets pour la suite. Nous travaillons avec la mairie pour trouver des solutions. Toutes les cabanes de Mimizan sont concernées. Nous pourrions nous retrouver tous au chômage et ce serait aussi un manque à gagner considérable pour l’économie locale. » Le couple, soutenu par sa clientèle, a déjà imaginé proposer des paniers apéro recyclés. « Plutôt que de tout perdre, nous pourrions inviter les gens à réserver leur panier en ligne et le leur distribuer en haut de l’escalier qui mène à la plage. » Pour l’heure, c’est l’incertitude qui règne, mais le duo tient bon et vit une saison pas tout à fait comme les autres.