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Dax, dans le circuit des boues thermales

Dans les établissements thermaux de l’agglomération dacquoise, c’est la saison haute jusqu’à l’automne inclus, malgré des chiffres de fréquentation pas encore revenus à l’avant-Covid. L’occasion de se pencher sur le circuit des boues, avec la régie municipale de Dax, unique fournisseur du fameux péloïde, qui a aussi souffert de la crise sanitaire.

Marc Brasquet Directeur de la régie municipale des boues de Dax

Marc Brasquet, Directeur de la régie municipale des boues de Dax © Patxi Beltzaiz

Les grands bassins de stockage de boues thermales brutes ont longtemps été visibles de tous au cœur du parc des Baignots en plein centre-ville de Dax. Mais tout comme, avant eux, les tennis et la piscine de cet ancien complexe thermal, ils ont fini par être déménagés. Dans le quartier de Saubagnacq, dans les barthes, vastes prairies humides et inondables de l’Adour, sont toujours extraites les boues brutes, dès lors stockées sur place sous l’eau, à l’abri de l’air, afin de mieux conserver leurs propriétés. Et depuis une vingtaine d’années, elles sont conditionnées dans une usine de la régie municipale des boues, côté bois de Boulogne, juste à côté de la régie intercommunale des eaux. « Ici, nous n’avons que des boues locales. Pas de boues déshydratées venues d’on ne sait pas où », fait valoir Marc Brasquet, le directeur.

PROSPECTIONS GÉOLOGIQUES

Chaque année, 2 500 tonnes de limon de l’Adour sont extraites pour être transformées en péloïde (cf encadré), dans des zones très réglementées de ce riche sous-sol dont l’exploitation est soumise à autorisation de l’État. À ce jour, 3,2 hectares sont dédiés à cette activité dans les barthes dacquoises pour une durée de 20 ans. « Des prospections géologiques sont lancées pour étudier huit nouvelles zones de 3 hectares, soit 24 hectares, et vérifier par des sondages leur potentiel », explique Alexandre Laborde, responsable process. Un travail de longue haleine, entre zone Natura 2000, protection des eaux potables, compensation forestière, préemption foncière…

Une fois transférée à l’usine Terdax, labellisée Aquacert, l’argile brute est mélangée à l’eau minérale de la station, dans laquelle est incorporée la phase biologique (algue bleue + clostridium bifermentans) dans un déliteur afin d’obtenir une pâte homogène et onctueuse. Après tamisage pour ôter tous les débris minéraux et organiques (brindilles, coquillages, gravillons…), la maturation va durer 15 jours à 42°C dans des cuves de 20 000 litres.

Avant Covid, 250 000 sachets de 10 kg de boue étaient, chaque année, vendus aux établissements du Grand Dax, contre 169 000 en 2022, première année pleine depuis la crise sanitaire

Pour les algues bleues, cultivées sur place, une nouvelle serre, plus haute afin de rendre moins pénible le travail, a été inaugurée ici il y a deux ans, pour un investissement de 143 000 euros. Sous une température tropicale, la cyanobactérie s’accroche naturellement aux plans inclinés où ruisselle l’eau chaude naturel…