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Aqualande : aux petits soins de l’eau

Leader européen de l’aquaculture en milieu naturel, le groupe landais gère précieusement sa matière première.

Pour faire face à la baisse de débit des rivières, Aqualande installe des pompes qui créent une recirculation de l’eau dans ses piscicultures Aqualande

Pour faire face à la baisse de débit des rivières, Aqualande installe des pompes qui créent une recirculation de l’eau dans ses piscicultures © Aqualande

L’activité d’Aqualande est double. Elle recouvre à la fois la production et la transformation de truites. « La partie élevage utilise le potentiel de l’eau, mais ne la consomme pas », souligne Yohan Gaudaire, responsable qualité et RSE des élevages. Une pisciculture fonctionne en effet grâce à la dérivation temporaire d’une rivière. L’eau qui entre dans les bassins repart ensuite en totalité à la rivière.

Pour autant, la question de la disponibilité de la ressource est un enjeu majeur pour le leader européen de l’aquaculture en milieu naturel. « Nous devons nous adapter à la quantité d’eau que la rivière est capable de fournir. Or, elle est fortement impactée par le changement climatique. » Face aux épisodes de sécheresse de plus en plus forts et localisés, Aqualande adapte ses plans de production en fonction des saisons. Et depuis cinq ans, le groupe travaille sur des piscicultures équipées de circuits en eaux recirculées. Des systèmes de pompes permettent de réutiliser l’eau ayant traversé les bassins en la réinjectant en amont pour augmenter les débits. Cela permet un meilleur confort pour les poissons, tout en assurant la continuité de l’exploitation sur des sites qui seraient condamnés sans cela.

Aqualande

Des plantes sont cultivées en aquaponie dans les bassins de décantation, pour assainir l’eau avant son renvoi vers la rivière © Aqualande

QUALITÉ DE L’EAU

Si la production de truites ne consomme pas d’eau, la transformation en nécessite, notamment pour les opérations de nettoyage. Néanmoins, le groupe s’engage dans une démarche de sobriété. Sensibilisation du personnel, mesure des consommations en continu, automatisation des pratiques, tout est fait pour l’économiser, mais aussi pour lui assurer une qualité irréprochable. En plus de tests de produits d’entretien biodégradables et du traitement biologique de l ’eau avant son rejet dans le milieu naturel, des réflexions sont en cours autour de projets d’assainissement de l’eau par traitement bactériologique.

« L’objectif à terme est de la réutiliser sur certaines opérations ou de la mettre à disposition d’autres acteurs locaux », précise Lionel Colin, directeur qualité, hygiène, sécurité, environnement et RSE du groupe.

Le même engagement envers la qualité de la ressource se retrouve du côté de la production où des techniques de bioremédiation sont en cours de test. La culture de plantes aquatiques, de légumes et d’herbes aromatiques en aquaponie permet de valoriser les nutriments présents dans les rejets des poissons, tout en assainissant l’eau avant son retour à la rivière. Les rejets solides sont quant à eux collectés pour être ensuite transformés et revalorisés par voie de méthanisation ou de compostage.