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La Conserverie coopérative du Born dans les starting-blocks

À Saint-Julien-en-Born, un outil de transformation des productions agricoles locales permettra d’alimenter les cantines scolaires du territoire, dès 2022.

Conserverie

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Afin de respecter la loi Égalim (États généraux de l’alimentation), la restauration collective devra proposer 50 % de produits locaux, durables et bio, à compter du 1er janvier 2022. Pour aider les cantines scolaires à répondre à cette exigence, une légumerie-conserverie sera bientôt construite à Saint-Julien-en-Born. Baptisée Conserverie coopérative du Born, elle permettra de transformer les productions des agriculteurs locaux en produits facilement utilisables par les cuisines centrales (produits parés, lavés et découpés ou plats préparés).

« Ce besoin est apparu dans le cadre du Plan alimentaire de territoire réalisé par le Pays Landes-Nature- Côte-d’Argent », indique Lucie Ouvrard, chargée de mission et de coordination du projet. Il fédère de nombreux acteurs : d’un côté, les collectivités qui doivent respecter la loi Égalim, et de l’autre, les agriculteurs qui, faute d’outils de transformation, sont souvent exclus des marchés publics de la restauration collective. Des commerçants sont également intéressés par la démarche pour proposer à leur clientèle des produits ultra-locaux.

Expérimentation en septembre

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À partir du mois de septembre, une expérimentation sera menée dans le laboratoire de transformation de la Maison Patou, boucherie-charcuterie installée à Saint-Julien-en-Born. 400 repas 100 % circuits courts seront ainsi proposés, chaque semaine, dans les cantines participant à la phase de test. « Cela nous permettra de prouver notre savoir-faire à petite échelle et de dimensionner l’outil définitif. »

Si les communes de Saint-Julien-en-Born, Mézos, Bias, Lit-et-Mixe et Mimizan font partie des plus engagées dans le projet, il est encore difficile de savoir combien d’autres adhéreront à la démarche. « Nous attendons les confirmations au dernier trimestre 2021. » Du côté des apporteurs, une trentaine de producteurs, majoritairement installés sur le territoire de la communauté de communes Côte-Landes-Nature, sont déjà engagés, mais d’autres sont les bienvenus pour étoffer le collectif et co-construire l’outil.

Pour assurer la diversité des productions et compléter les apports, la Conserverie coopérative du Born a également prévu de travailler avec la Sica Bio Pays landais (un groupement d’une soixantaine de producteurs de fruits et légumes certifiés bio, en Aquitaine et Midi-Pyrénées). La composition et la qualité nutritionnelle des menus seront quant à elles assurées par des représentants du collectif national Les pieds dans le plat, qui regroupe nutritionnistes et diététiciens.

Emploi durable

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Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, qui finance le poste de chargée de mission dans le cadre de l’appel à projets circuits courts, la construction de la future légumerie-conserverie devrait démarrer début 2022.

« L’investissement est évalué à 500 000 euros. » L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et des fondations privées pourraient participer à son financement.

En plus de répondre à un besoin de valorisation de leurs productions pour les agriculteurs et de respect de la règlementation pour les collectivités, la Conserverie coopérative du Born permettra également de créer des emplois non délocalisables pour assurer les opérations de transformation. L’ambition est de réserver ces postes à des personnes qui sont éloignées de l’emploi, ce qui permettra de faire de la conserverie, un outil d’insertion.