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Tourisme : Landes à savourer

Il n’y a pas que les plages et la forêt dans les Landes ! Né en 2018, le réseau Tourisme gourmand regroupe 151 ambassadeurs de la gastronomie landaise, prêts à régaler les visiteurs.

Landes

© Yohan_ESPIAUBE

L’asperge des sables, le canard et les volailles fermières, l’armagnac, le floc de Gascogne, le kiwi de l’Adour, le bœuf de Chalosse et les vins de Tursan : dans les Landes, huit produits disposent d’un signe officiel de qualité. Et le territoire recèle cinq restaurants étoilés. Pourtant, jusqu’à peu, le département n’était pas identifié comme une destination gourmande !

Devant ce constat, le comité départemental de tourisme (aujourd’hui Landes Attractivité) a créé en 2018 le réseau Tourisme gourmand. « L’idée était de regrouper l’ensemble des acteurs de la gastronomie landaise, qu’ils soient producteurs, artisans, commerçants, restaurateurs ou hébergeurs, pour en faire des ambassadeurs de notre territoire et promouvoir les séjours gourmands dans le département », indique Émilie Fauqué, chargée de mission du réseau pour Landes Attractivité.

CRITÈRES DE SÉLECTION

En lien avec le conseil départemental, les chambres consulaires, l’association Qualité Landes et les offices de tourisme landais, les contours du réseau et ses actions ont été définis. « Nous avons mis en place une grille de critères pour chacun des métiers. » Pour être membre du réseau, les restaurateurs doivent ainsi s’approvisionner en produits locaux de saison et tout cuisiner sur place. Les artisans des métiers de bouche se doivent d’utiliser a minima un produit du terroir dans leur création. Seuls les producteurs en circuit-court sont acceptés. Les hébergeurs doivent proposer des petits-déjeuners à base de produits locaux. Enfin, les commerçants doivent vendre au moins 50 % de produits landais dans leur boutique ou sur leur étal.

Les prestataires intéressés pour faire partie du réseau doivent aussi être membres de l’office de tourisme le plus proche de chez eux et signer une charte dans laquelle ils s’engagent à préserver le terroir et les savoir-faire landais. Mais les approvisionnements et la bonne volonté ne suffisent pas. La qualité de l’accueil est également primordiale. « Pour la vérifier, nous procédons à une visite dans chaque établissement », précise Émilie Fauqué. Finalement, c’est une commission d’intégration qui se réunit une fois par an aux alentours du mois de novembre, qui valide ou non les candidatures.

VISIBILITÉ ACCRUE

Une fois intégrés dans le cercle, et moyennant une cotisation annuelle de 100 euros, les prestataires disposent d’une visibilité renforcée. Ils reçoivent un kit de communication composé d’oriflammes, guirlandes, fanions et foulards reprenant le logo et la bannière « Les Landes, attendez-vous à savourer ! ». Ils disposent d’un univers dédié sur le site www.tourismelandes.com et sont tous référencés sur la carte touristique départementale distribuée dans les offices de tourisme. Mais surtout, ils sont mis à l’honneur lors des opérations saisonnières organisées par Landes Attractivité au printemps et à l’automne. Événements gourmands, ateliers cuisine, dégustations, visites et séjours gastronomiques permettent aux touristes de les trouver facilement. À la tête de Lou Pot, Valérie Thomas a pu mesurer l’impact de son adhésion au réseau. Dans sa boutique de Parentis-en-Born, elle vend ses confitures et tartinades apéritives à base de produits landais, mais aussi les créations gourmandes d’autres artisans locaux.

Valérie Thomas, à la tête de Lou Pot à Parentis-en-Born, Landes

Valérie Thomas, à la tête de Lou Pot à Parentis-en-Born © D. R.

« Dans le cadre de l’opération Les Landissimes gourmandes organisée après le confinement en 2020, les touristes pouvaient se faire rembourser 150 euros s’ils séjournaient dans les Landes, mangeaient au restaurant et dépensaient au moins 30 euros chez un producteur, commerçant ou artisan du réseau. J’ai eu des retombées non négligeables. Être référencée m’a permis d’être découverte par des clients qui ne seraient pas venus sans cela. »

Même son de cloche chez Nicolas Fort, chef du restaurant L’Art des mets à Saint-Sever. « Je réalise une cuisine traditionnelle à base de produits locaux de saison et c’est la qualité qui motive mes actions. Je suis membre de l’association Qualité Landes, du Collège culinaire de France et mon établissement est référencé par le Gault & Millau. La démarche qualité du réseau Tourisme gourmand m’a séduit et je suis heureux de contribuer à faire briller la gastronomie landaise, en respectant scrupuleusement la charte sur laquelle je me suis engagé. En contrepartie, avec sa force de communication, le réseau m’offre une belle visibilité. J’ai notamment constaté une hausse de la fréquentation estivale de mon établissement. »

PARTENARIATS RENFORCÉS

« L’autre force du réseau, c’est sa capacité à mettre en relation des professionnels qui ont la même vision de la qualité et des bons produits », reprend Émilie Fauqué. Au-delà des opérations collectives au cours desquelles ils peuvent se rencontrer, comme le marché de Noël à Dax ou le marché des producteurs prévu en septembre prochain au Baya Hôtel à Capbreton, un rendez-vous annuel est organisé pour leur permettre d’échanger, de partager leurs expériences et de nouer des partenariats.

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« J’ai fait des rencontres extraordinaires grâce au réseau, témoigne Anthony Debets (Maison Launy), producteur d’ail noir à Biscarosse. Un chocolatier de Léon, aujourd’hui à la retraite, a ainsi créé un fabuleux chocolat à l’ail noir. Un apiculteur propose désormais un miel et un vinaigre de miel à l’ail noir. Et plusieurs restaurateurs m’ont contacté pour mettre mon produit sur leur carte. »

Mettre en relation des professionnels qui ont la même vision de la qualité et des bons produits

Pour Gaëlle Vergnes, viticultrice du domaine des Pentes de Barène à Pimbo, c’est avant tout le besoin de « visibilité ciblée » qui l’a fait adhérer au réseau. « Mais, cela nous permet également de connaître des professionnels qui sont dans le même schéma que nous, même s’ils ont une activité transversale. C’est toujours délicat de s’allier avec d’autres personnes. Il y a l’inquiétude que ça puisse nuire au produit. Mais avec l’estampille Tourisme gourmand, c’est très confortable. On sait qu’on va tous dans le même sens. »

Pour mesurer l’impact des premières années de fonctionnement du réseau, Émilie Fauqué est en train de réaliser une enquête auprès des ambassadeurs. « Cela nous permettra de mettre en place le plan d’action pour les années à venir. »