Couverture du journal du 02/04/2025 Le nouveau magazine

Le retour du poney landais

Robuste, sportif et très endurant, l’équidé emblématique des barthes landaises voit sa population augmenter peu à peu. Un travail de sauvegarde de longue haleine par des éleveurs passionnés.

Poney

Floriane Bellettini et son poney Idylle de l’Aurore (à droite) sont arrivés 3e au saut d’obstacle et 6e du trophée inter-race des chevaux et poneys de territoire du Salon de l’agriculture © SIA

Bien sûr, il y a les stars landaises, les blondes d’Aquitaine, qui participent au Concours général agricole du Salon international de l’agriculture (SIA) de Paris, dans le hall 1 très couru du Parc des expositions avec ses vaches, cochons ou moutons de toutes races. Et puis, au milieu du hall 6 dédié aux équidés, bien plus calme, voilà deux poneys landais, juste à côté des ânes du Poitou : Graziaa de L’Osse venue de Laressingle (Gers) et Idylle de l’Aurore de la Landaise Floriane Bellettini, qui a terminé 6e du trophée inter-race des chevaux et poneys de territoire du SIA. Sur la carrière de présentation, les petites juments ont notamment été en démonstrations de saut d’obstacles, au côté de pottocks, toujours plus renommés vu leur présence bien visible dans les montagnes basques.

Poney

Floriane BELLETTINI © J. D.

DANS TOUTES LES DISCIPLINES

Mais dans le milieu des clubs d’équitation, le poney landais, toisant de 1,18 à 1,48 m, acquiert peu à peu une petite notoriété même s’il reste encore mal connu. « C’est un poney rustique et sportif, très malin et capable de suivre plusieurs disciplines (concours complet, dressage, horse-ball, attelage…) », explique Floriane Bellettini, éleveuse à Ondres et Saint-Vincent-de-Tyrosse où elle est aussi jardinière pour la commune.

Elle fait partie de la dizaine d’éleveurs passionnés par la réhabilitation de cette race ancienne en activité dans les Landes, à Rivière, Saubusse, Orx, Saint-Julien-en-Born ou Brassempouy. « J’ai un jour fait un stage chez un éleveur de Saubusse et je suis tombée amoureuse de cette race », dit la jeune femme qui a aujourd’hui 10 poneys landais, deux étalons pour trois à quatre naissances chaque année, elle qui aimerait trouver du terrain pour avoir plus de poulinières.

Vieil habitant du département, le poney a vécu à l’état plus ou moins sauvage de Capbreton au bassin d’Arcachon (« poneys des pins ») jusque vers le milieu du XXe siècle, ainsi que dans les barthes de l’Adour (« poney des barthes ») où le Dr Soulé remarqua une population homogène dans les années 1960. Avec l’aide des Haras nationaux et une poignée de passionnés, ce vétérinaire de Saubusse a alors établi, un standard et un recense- ment local et national. Le livre généalogique et l’Association nationale du poney landais (ANPL) sont officia- lisés en 1971 ; la sauvegarde de la race poney barthais, devenu poney landais, s’organise.

UN CATALOGUE D’ÉTALONS

Aujourd’hui, le plus gros élevage, de quelques dizaines de bêtes, se trouve en Bretagne, et au total un peu plus de 1 000 propriétaires de poneys landais sont recensés dans l’Hexagone. L’an passé, une soixantaine de naissances ont été répertoriées et l’ANPL, basée à Rivière-Saas-et-Gourby, dont Floriane Bellettini est trésorière, vient de publier un catalogue des étalons pour éleveurs. « La race n’est ni totalement sauvée ni à l’article de la mort. Nous travaillons beaucoup à éviter des problèmes de consanguinité », dit-elle, remerciant notamment les conseils départemental et régional pour les aides à sa conservation et sa valorisation.

Les amoureux du poney landais et les curieux pourront, en tout cas, venir admirer les plus beaux spécimens lors du concours national dédié à la race, à l’hippodrome de Dax, les 14 et 15 août prochains, avec une centaine de petits chevaux réunis.