A 35 ans, Jérémy Lauilhé est le huitième barman de France à recevoir le col bleu- blanc-rouge de Meilleur Ouvrier de France, récompensant le travail, la précision et la créativité. « Je suis très heureux, c’est une vraie reconnaissance », commente-t-il à propos de cette victoire qu’il estime collective : « J’ai travaillé avec de nombreuses personnes qui m’ont enrichi et m’ont fait confiance. En fait, c’est surtout une victoire landaise ! »
Avec émotion, il se remémore les étapes de ce parcours intense, dur parfois, qu’il n’aurait pu mener sans l’aide de sa compagne, de sa famille, de ses amis et le soutien de ses anciens professeurs et mentors Jean-François Chirpaz et Pierre Dupouy. « Pierre a cru en moi plus que de raison, cela m’a beaucoup porté. Quand j’ai appelé Jean-François pour lui annoncer la nouvelle, il était en larmes, tellement fier du chemin parcouru », confie le tenant du titre.
« JE NE LÂCHE JAMAIS, C’EST DANS MA NATURE »
Car ce que beaucoup ignorent, c’est la force de caractère dont il a dû faire preuve durant ses années d’apprentissage. Atteint d’une pathologie rare, le jeune barman est conscient, plus que quiconque, de la fragilité de la vie. « Je sais d’où je viens et ce que j’ai traversé. Ma pathologie m’a poussé à voir la vie différemment. Depuis, je ne lâche jamais, c’est dans ma nature », affirme-t-il.
De ce mauvais coup du sort, Jérémy a tiré une volonté et une énergie hors normes qui l’incitent à toujours aller de l’avant. Il réalise dès l’adolescence qu’il veut devenir restaurateur, puis barman. Après une scolarité compliquée au collège Jean-Rostand à Tartas – « J’avais de très bonnes notes, mais j’étais dissipé, collé toutes les semaines » -, il découvre, grâce à un ami de ses parents, traiteur, le métier de serveur. « Je suis parti avec ma chemise blanche et…