Dès sa création par la chambre de commerce et d’industrie en 2009, l’École supérieure de design des Landes (EDSL) a choisi de confronter ses apprenants aux réalités du marché. « C’est pourquoi nous travaillons très souvent sur des projets réels pour le compte d’entreprises », explique Alice Corporandy, responsable pédagogique de l’établissement. Son portfolio en témoigne. Du packaging du pâté Ginette (Maison Lartigau) au réaménagement de l’espace d’accueil de la mairie de Ondres, les projets menés par les étudiants sont aussi divers que nombreux.
Le dernier en date a été inauguré, le 14 avril, au stade André et Guy Boniface à Mont-de-Marsan. Il s’agit de dispositifs de tri, destinés à collecter les déchets des spectateurs. Les anciennes poubelles jaunes et noires, disséminées dans l’enceinte sportive, ne donnaient pas satisfaction au Sictom du Marsan (Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères). Pour de nombreux usagers, l’utilisation des couleurs du Stade montois était uniquement esthétique. Peu remarquaient que les contenants jaunes étaient dédiés à la récupération des emballages et les noirs aux autres détritus. Le tri était donc peu ou pas fait.
Lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par Citeo, entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages, le Sictom a souhaité déployer un système plus compréhensible par le public. Et il a fait appel aux élèves de l’ESDL pour le concevoir. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il travaille avec eux. Précédemment, la section design d’espace avait réaménagé la partie pédagogique de son centre de tri.
TROIS PROTOTYPES RETENUS
Cette fois, ce sont 18 élèves de deuxième année design produit, encadrés par un intervenant expert métier, qui ont planché sur le sujet. À l’issue d’une analyse destinée à bien cibler les besoins, les premières pistes ont émergé. C’est ensuite en binôme que les étudiants ont œuvré pour proposer différents prototypes. Sur les neuf présentés, trois ont été retenus par le Sictom.
Chacun répond à des besoins différents : déchets des tribunes, déchets au pied des tribunes et déchets sur les lieux de consommation. Fabriqués en 27 exemplaires, ils ont été déployés dans l’ensemble du stade. Et s’ils sont toujours jaunes et noirs, leur design leur offre une bien meilleure visibilité, tandis que l’affichage des consignes de tri rend leur utilisation beaucoup plus intuitive pour les spectateurs.
© Citéo
LONGUEUR D’AVANCE
« Ce genre de projet fait toute la différence dans la formation des jeunes, souligne Fabienne Capes-Tastet, responsable pédagogique des écoles de Campus Landes. À leur entrée sur le marché du travail, nos élèves ont une longueur d’avance sur ceux issus des écoles classiques qui n’ont travaillé que sur des cas fictifs. Ils comprennent les contraintes et les exigences de la clientèle, le timing à respecter, la frustration quand certains projets n’aboutissent pas et la joie d’en voir d’autres se réaliser. »
De nombreuses entreprises sollicitent l’ESDL. « Elles plébiscitent l’implication de nos élèves. Ils sont tellement fiers de participer qu’ils se donnent à fond. Le rendu est digne de professionnels et toujours à la hauteur des attentes. D’autant qu’ils travaillent sous le contrôle d’un expert métier qui aurait pu répondre aux appels d’offres en question. »
Même si la prestation est bien moins chère que celle d’un cabinet de design, l’argument économique n’est pas forcément ce qui motive les partenaires de l’EDSL.
« Beaucoup ont à cœur de participer au développement du potentiel des jeunes. »
Les étudiants travaillent actuellement sur la restructuration des locaux de la Caisse d’allocation familiale, l’aménagement de l’espace de la vie scolaire du lycée Jean-Cassaigne à Mont-de-Marsan et sur la charte graphique d’un boulanger de la côte landaise. Mais Campus Landes est aussi ouvert à des projets hybrides permettant de faire travailler les étudiants de l’ESDL avec ceux de l’ESNL (École supérieure du numérique des Landes) et de l’ESML (École supérieure du management des Landes).
