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Crise aviaire : la vaccination à l’étude

Le ministre de l’Agriculture était à Mont-de-Marsan pour rencontrer les professionnels de la filière, le 7 janvier dernier. Julien Denormandie a évoqué une « situation très préoccupante » et annoncé l’expérimentation de deux vaccins.

crise aviaire

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Après avoir rencontré éleveurs et syndicats, pendant plus de deux heures, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, s’est adressé à la presse pour marteler que la situation était « très préoccupante ». « À ce jour, il y a 63 cas en France, dont 33 dans les Landes. C’est trois fois moins que l’an dernier à pareille époque, mais cela reste très préoccupant », a-t-il précisé. Et face à l’efficacité relative des mesures de biosécurité mises en place, il n’est pas exclu que la propagation continue.* « J’ai tenu à venir dans les Landes pour dire aux producteurs que l’État était déterminé à les accompagner et à les aider, a expliqué Julien Denormandie. Après la crise de l’an dernier, certains producteurs sont à nouveau victimes de l’épizootie. C’est avant tout un drame humain, alors, comme cela avait été fait l’an dernier, nous allons réactiver le dispositif d’indemnisation. »

POUR MIEUX COMPRENDRE LA PROPAGATION DU VIRUS

Accompagné de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, ancien maire de Mont-de-Marsan, et de la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, le ministre a assuré les professionnels de son soutien : « La chambre d’agriculture et la Mutualité sociale agricole (MSA) sont mobilisées pour accompagner les producteurs impactés et parfois traumatisés. Et sur le terrain, des scientifiques sont à pied d’œuvre pour essayer de mieux comprendre la propagation du virus Influenza aviaire et pourquoi les mesures mises en place ne sont pas suffisantes. » Quid en particulier de la claustration des élevages et de l’installation de filets protecteurs qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ? « S’il faut aller plus loin dans les mesures d’abattage, nous le ferons », a prévenu le ministre.

Nous envisageons la mise place d’une expérimentation de deux vaccins, dont un est produit en Nouvelle-Aquitaine

Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation , crise aviaire

Julien Denormandie, le ministre
de l’Agriculture et de l’Alimentation © H. R.

EXPÉRIMENTATION DE DEUX VACCINS

« La France et en particulier le département des Landes, est sur un couloir de migration [les oiseaux migrateurs sont considérés comme étant les vecteurs du virus, ndlr]. Alors, vu que le virus continue de circuler malgré les mesures de bio-sécurité, nous envisageons la mise place d’une expérimentation de deux vaccins, dont un est produit en Nouvelle-Aquitaine », a annoncé Julien Denormandie. Il restera à préciser la démarche (une réunion est prévue dans les jours qui viennent), à la faire homologuer au niveau européen et à convaincre les « chefs vétérinaires » qu’elle ne serait pas un frein aux exportations de palmipèdes et de gallinacés. Il s’agit là de prémices, et ce qui pourrait être une solution pérenne, est encore loin d’être opérationnelle.

* Cinq jours plus tard, le 12 janvier, le département des Landes comptait 84 foyers et 41 suspicions en cours.