C’est juste avant le début du dernier Salon du Bourget que l’annonce a été faite, mi-juin. Aérostats fait partie des 10 lauréats de l’AMI organisé par Aerospace Valley avec Nîmes Métropole, en partenariat avec la direction générale de la sécurité civile, l’établissement public Valabre, la direction régionale Occitanie de l’économie, les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. « On est un peu le petit poucet à côté de grosses entreprises comme Thalès ou Delair », se réjouit Laurent Ignacel, le fondateur de cette société de quatre personnes.
CAPTEURS THERMIQUES
Sa solution pour prévenir les reprises d’incendie en forêt : des petits ballons captifs autonomes reliés à une centrale, installés à 50 mètres de haut pour analyser en continu les températures des sols grâce à des capteurs thermiques. « Ce sont des structures de 3 mètres qui se manipulent à seulement deux personnes. Elles peuvent être positionnées en grappe pour un meilleur maillage du réseau et même être ramenées au sol rapidement pour un éventuel passage de Canadair, alors que les gros ballons qui volent très haut restent inadaptés à la surveillance tactique d’un champ, d’une parcelle ou d’un sous-bois », explique le dirigeant de cette « TPE artisanale de technologie ».
Après les méga-feux de 2022 en Gironde, « on a cherché quelque chose de facile à mettre en œuvre, de rustique, résilient et pas trop cher. Le Egg50 est un ballon éco-construit, à savoir qu’hors des enveloppes stratégiques, ce sont des pièces de seconde vie venues de l’industrie mécanique, automobile, ou d’électroménager en ressourceries qui ont été utilisées », fait valoir ce passionné d’aéronautique, pilote privé d’avion, qui a développé son entreprise au départ avec des ballons dirigeables publicitaires.
Les avantages par rapport à de la surveillance par drones ? « Un drone utilise 76 % de sa batterie pour se maintenir en l’air. Nous, c’est le gaz qui maintient en l’air le Egg50, conçu pour fonctionner sans voir un humain pendant 14 jours. Un drone peut aller et venir, lever un doute et revenir dans sa base. Le ballon, lui, va rester tranquillement sur place et nous faire parvenir des données si besoin », appuie-t-il.
© Aérostats
EN RECHERCHE D’AGRANDISSEMENT
Seul hic, le coût du gaz rare qui a explosé. « Au départ du projet, le mètre cube d’hélium (destiné en priorité aux services médicaux) valait 21 euros, aujourd’hui on est presque à 50 euros et nous sommes complètement dépendants des approvisionnements extérieurs venus désormais du Moyen-Orient. »
La première expérimentation est prévue avec les pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Gironde à Hostens, et les pompiers landais devraient faire de même au cours de l’été, selon lui.
« Le développement de la gamme Egg va nécessiter d’augmenter notre capacité de production, notre petit centre artisanal à Mimizan au bout de ma propriété, dans l’esprit garage de start-up à l’américaine, ne va plus suffire », estime Laurent Ignacel qui cherche à s’agrandir dans le coin et a des projets à l’international avec des services de sécurité civile en Europe de l’Est. D’où sa réflexion sur des mini-unités de production régionalisées. Et l’envie d’orienter aussi son ballon vers d’autres applications comme lors d’inondations afin de repérer thermiquement des êtres vivants ou du bétail en perdition.
À LA NUIT DES ÉTOILES
Le 3 août prochain, après une observation diurne à partir de 16 h, entre planétarium et atelier pour enfants, la Nuit des étoiles de Mimizan, organisée par l’office de tourisme, propose des contes et légendes du ciel en spectacle lumineux nocturne. Pour l’occasion, Aérostats a prévu une animation de ballon stratosphérique – un autre de ses produits -, avec un lâcher à 22 km pour valider des captages de balises en haute altitude.
