Connaître, préserver et valoriser la grue cendrée, tels sont les objectifs que s’est fixé le collectif Grus Gascogna. Les six structures(1) qui le composent depuis sa création en 2005, ont été rejointes par huit nouveaux partenaires(2), le 3 février dernier à Arjuzanx, pour répondre à l’évolution de l’implantation de l’animal protégé, depuis sa réapparition au nord des Landes au début des années 1980.
20 % DE LA POPULATION OUEST-EUROPÉENNE
En effet, la présence de la grue cendrée pendant la période d’hivernage et de migration, d’octobre à février, s’étend désormais du Médoc aux bords de l’Adour dans les Pyrénées-Atlantiques, sur une zone qui accueille jusqu’à 20 % de la population ouest-européenne. L’espèce y trouve tout ce dont elle a besoin : des zones humides pour le repos (sites dortoirs) et des zones agricoles (zones de gagnage) où elle s’alimente (résidus de maïs grain après la récolte). Si la grue s’est implantée historiquement sur deux sites dortoirs majeurs, à savoir le champ de tir militaire de Captieux, dès 1977, et la réserve naturelle d’Arjuzanx, en 1983, il faut aussi compter avec l’étang de Cousseau ou le marais d’Orx.
COMPTAGE COLLECTIF
Pas moins de 63 590 grues ont été recensées sur ces différents points, lors du comptage collectif de Grus Gascogna, à la mi-janvier 2023. Pour réaliser sur les sites dortoirs ses comptages simultanés – cinq sur la période d’hivernage – qui viennent enrichir les bases de données du réseau Grues France, le collectif va bénéficier de l’apport de ses nouveaux membres.
- Département des Landes, syndicat mixte gestionnaire des milieux naturels landais, parc naturel régional des Landes de Gascogne, chambre d’agriculture des Landes, fédération des chasseurs des Landes et Ligue de protection des oiseaux.
- Le parc naturel régional du Médoc, la Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (étang de Cousseau), la fédération des chasseurs de Gironde, le syndicat intercommunal d’aménagement des eaux du Bassin et étangs du Littoral girondin, l’Office national des forêts, le centre permanent d’initiatives pour l’environnement du Seignanx Adour, le groupement des associations des sauvaginiers de la Gironde et le département des Pyrénées-Atlantiques.
63 590 grues cendrées ont été recensées sur le territoire, lors du comptage de la mi-janvier 2023 © Direction environnement du département des Landes
DATES-CLÉS POUR LA GRUE CENDRÉE DANS LES LANDES
La loi de 1857 qui impose l’assainissement des marais, des landes humides et le développement du massif forestier de pin maritime, fait disparaître la grue cendrée du territoire où sa présence (dans l’ancienne lande pastorale) était attestée dans les récits de Félix Arnaudin (1844-1921). Il faut attendre les années 1960 et la mise en place de grandes zones céréalières pour voir le retour des grues, notamment à Captieux en 1977. La grue fait son apparition dans la réserve naturelle d’Arjuzanx en 1983. En 2005, le collectif Grus Gascogna signe sa Charte. Le 3 février 2023, cette charte est élargie à huit nouveaux membres, portant le nombre de signataires à 14. grueslandesdegascogne.com
RESSOURCE ALIMENTAIRE EN DANGER
Les résidus de maïs grain constituent la nourriture de prédilection des grues cendrées. L’évolution des pratiques agricoles ces 10 dernières années, comme l’enfouissement des grains lié au travail du sol et la mise en place d’un couvert végétal l’hiver, conduit à s’interroger sur la disponibilité de la ressource alimentaire pour les grues sur ces parcelles. Une diminution importante de cette nourriture a été enregistrée pendant l’hivernage 2021-2022, confirmant les tendances des années précédentes.
