Ancienne consultante chez Exco dans l’accompagnement des entreprises, Marie-Armelle Vidal, devenue coach avec sa société Rev’Elles & Vous, n’a pas hésité longtemps à développer l’idée dans les Landes quand elle a pris connaissance de l’existence du Cedef, avec son associée Christèle Pruet. « Les entreprises familiales sont à la genèse de mon souhait de devenir coach, dit-elle. Car dans ces entreprises, il y a certes les chiffres, mais il se passe aussi beaucoup de choses conscientes ou inconscientes… Il est important de parler de la face immergée de l’iceberg, du cédant qui a du mal à lâcher prise ou ne sait pas comment laisser la place à son enfant, au repreneur qui n’arrive pas à trouver sa légitimité après ses parents ou grands-parents, avec des salariés qui souvent le connaissent depuis le berceau… »
ÉCHANGES ENTRE PAIRS
L’objectif du Cedef est bien de permettre « ces échanges entre pairs pour contribuer à l’épanouissement de jeunes dirigeants dans un projet qui leur ressemble », a-t-elle souligné, à Dax le 14 mars dernier, lors d’un afterwork de lancement de l’association à une vingtaine d’entrepreneurs dans les locaux de l’avocate Nathalie Hazera, partenaire mécène du Cedef.
« Ce n’est pas une mission d’accompagnement des entreprises familiales, il y a plein d’experts pour ça. Notre mission est d’ouvrir un espace d’échanges, de paroles pour être bien avec soi-même et avec sa famille dans cette aventure incroyable, d’écouter ce qu’on ne peut pas dire à ses parents lors du poulet du dimanche ni à ses frères et sœurs, ni même à ses copains et copines qui ne comprennent pas et pensent souvent qu’on a juste beaucoup de chance d’avoir une entreprise familiale », a insisté Alain Moy, président du Cedef national basé à Nantes et qui essaime du Finistère au Puy-de-Dôme, de Haute-Savoie aux Pyrénées-Atlantiques.
« La transmission est un sujet très compliqué avec un aspect humain dur », a notamment témoigné Estelle, agricultrice de la troisième génération qui a racheté la ferme de son oncle et ses parents à Trensacq. « Au début, le plus dur est de remplacer la figure paternelle, de réussir à s’imposer, mais on a pu faire évoluer des process petit à petit et apporter notre touche », ont renchéri Charline et Bastien Grégoire qui ont repris l’imprimerie Gutenberg à Dax. « C’est toujours très intéressant de parler avec des gens qui rencontrent les mêmes problématiques. Si maintenant on peut aider d’autres repreneurs familiaux en toute humilité… »
ERREURS À NE PAS REPRODUIRE
« On fait déjà partie d’un club d’entrepreneurs, Cap Synergies [LAL n° 4068 du 24 juin 2023], mais ça peut être intéressant d’intégrer le Cedef aussi sur ces problématiques familiales entre repreneurs qui ont vécu ou vivent les mêmes choses, en termes de succession, de salariés, etc. Histoire de mieux comprendre les erreurs à ne pas reproduire », a expliqué Paul Tastet qui se prépare à reprendre l’entreprise familiale Tastet d’installation de poêles et cheminées, fondée par son grand-père, et qui verra son père partir à la retraite dans quatre ou cinq ans.
Pour cette première, comme souvent lors des réunions du Cedef, un grand témoin est également venu partager son expérience. Ce fut au tour de Lise Sarro, repreneuse des transports Sarro [LAL n° 4090 du 25 novembre 2023], de livrer son ressenti, avec l’envie de « s’investir au côté des adhérents » car ce qui lui a « manqué il y a 17 ans, c’est un accompagnement, un retour d’expérience de gens qui vivaient la même chose » qu’elle, en famille.
CEDEF PRATIQUE
Nombre d’adhérents : de cinq à 12 entreprises familiales par cercle pour favoriser les échanges en profondeur sur un territoire économique de proximité
Le programme :
– 10 rencontres d’une journée par an avec des outils pour structurer la réflexion et trouver des solutions concrètes
– Trois à six fois par an, des experts abordent avec les jeunes dirigeants les problématiques qui leur sont propres : management, gestion des conflits familiaux, évolution de la gouvernance, gestion patrimoniale…
Combien ça coûte ? Cotisation en fonction de la taille de l’entreprise familiale, de 2 000 euros (jusqu’à 10 salariés) à 6 000 euros (au-delà de 501 salariés), soit de 800 euros à 2 400 euros après déduction fiscale.
Système de partenaires mécènes avec déduction fiscale. Deux à trois partenaires locaux assurent le budget du cercle pour 10 000 euros HT par an, en plus des cotisations des adhérents.
Contact : Marie-Armelle Vidal – 06 15 06 42 86 – www.cedef.fr