S’il y a bien un secteur où la France se classe au deuxième rang mondial, devant la Russie et la Chine, c’est pour l’étendue de son domaine maritime. Outre les perspectives géographiques que cela induit, bien au-delà des limites de l’Hexagone, cette donnée ouvre des champs de réflexion et d’action presque sans limite, pour ses conséquences en matière stratégique, géopolitique, économique, scientifique, militaire. Sortir la Marine du monde du silence, c’était un peu la mission de la délégation de l’unité marine de Bordeaux, qui sous l’égide de la Marine nationale s’est rendue, le 28 septembre, au lycée professionnel des métiers de l’hôtellerie et du commerce Louis-Darmanté de Capbreton, accueillie par la proviseure Sabine Charbonnier. Car parler de Marine, c’est certes évoquer défense et dissuasion, mais aussi s’intéresser aux trafics d’êtres humains et de drogue, au terrorisme, à l’immigration, la piraterie, la protection des personnes et des territoires, la lutte contre la pollution. En résumé, tous les sujets brûlants de la planète dont 71 % de la surface est recouverte par les océans.
LES LANDES « PAS ISOLÉES »
La pollution, un sujet particulièrement sensible sur la côte sud des Landes qui a déjà subi les dramatiques effets de naufrages de pétroliers. Ainsi, la matinée a été consacrée à une conférence tenue par le capitaine de frégate Olivier Bezombes, commandant de l’unité marine, sur l’organisation de l’action de l’État en mer et les moyens dévolus, notamment ceux de la Marine, à la lutte contre la pollution. Y ont participé Sandra Tollis, conseillère départementale en charge du littoral, Louis Galdos, vice-président de la communauté de commune Maremne Adour Côte Sud et 1er adjoint au maire de Capbreton, et Hervé Bouyrie, maire de Messanges et président de l’Association des maires des Landes. Une manière de rassurer les élus sur l’existence d’une chaîne de commandement ainsi que de procédures assorties de moyens, en cas de nouvelles catastrophes. Des procédures dont le préfet maritime reste le maître d’œuvre.
« La Marine nationale a des capacités hauturières pour affronter ces éléments. Des moyens en bâtiments notamment qui sont spécialement affrétés pour lutter contre la pollution. Les Landes ne sont pas isolées. » Place aux collégiens, pour la seconde partie de cette journée et en particulier ceux de la classe de défense du collège Saint-Joseph de Capbreton, conduits par leur professeure Nathalie Gecksler. Un dispositif consistant à faire parrainer des classes par une unité militaire pour faire vivre le lien entre l’armée et la jeunesse.
« Savez-vous que vos portables viennent par bateau ? » Le capitaine de frégate Bezombes a su accrocher son jeune public en alternant vidéos et échanges interactifs pour évoquer les différentes missions de la Marine, qui recouvrent une palette extrêmement large de métiers. Même si le but premier de cette journée n’était pas de contribuer au recrutement dans un corps d’armée qui a pourtant connu une baisse importante de ses effectifs.
© C. L.
ANCRAGE ET RAYONNEMENT
À travers des ateliers ludiques (réalisation de nœuds de marine, de navigation sur carte ou de plongée sonore dans le monde du silence), Olivier Bezombes et les membres de l’unité marine présents ont avant tout ouvert ces élèves à un monde méconnu et souvent fascinant : « Avec notre unité à Bordeaux, nous sommes le point d’ancrage de la Marine en Nouvelle-Aquitaine et une de nos missions consiste à participer à son rayonnement dans cette zone à l’aide « d’outils » comme les classes de défense, les prépas militaires marines, l’ani- mation et le contact avec les élus locaux pour faire vivre cette communauté maritime. » Mission accomplie.
