Lors de leur visite dans les Landes le 31 mai dernier, les ministres Olivier Dussopt (Travail) et Olivia Grégoire (Tourisme) qui ont présenté le plan du gouvernement pour l’emploi et le logement des saisonniers (cf. Les Annonces Landaises n° 4066 – 10 juin 2023), ont mis en avant les « solutions intelligentes portées par les élus locaux » face à ce problème récurrent, constamment renforcé par la hausse des prix dans l’immobilier et la pression foncière.
MOBIL-HOMES RECYCLÉS
À Vieux-Boucau, la délégation s’est rendue sur l’aire d’accueil des saisonniers mise en place dès 2009 par la mairie, juste à côté du camping municipal. Sur un hectare, derrière la dune de la plage des Sablères, et sous les pins, une dizaine de mobil-homes recyclés ou chalets de second usage, et des dizaines d’emplacements campables sont réservés aux saisonniers. « Plus de 100 personnes sont hébergées l’été ici, mais on n’a pas de contact direct avec les saisonniers, on s’adresse directement aux employeurs essentiellement dans l’hôtellerie-restauration pour qu’ils réservent et puissent y loger leurs salariés », explique le maire, Pierre Froustey. Ici, un gardien, également saisonnier, veille à limiter la fête et les visites extérieures, depuis son chalet derrière la barrière d’entrée : « On a un règlement. À 23 h, tout est fini, pour ne pas gêner les voisins et tout se passe bien », explique Tony qui fait là sa quatrième année sur place.
Autour de 320 euros par mois sont demandés aux locataires de mobil-homes, loin des standards de la côte en plein été. « Ça a été un investissement de 75 000 euros en 2009, puis de 150 000 euros sur 15 ans et ça rapporte 75 000 euros par an. Si on louait en camping traditionnel, ça rapporterait quatre fois plus, mais c’est un choix politique de faire en sorte que les gens qui viennent travailler ici pour que les vacanciers s’amusent puissent aussi se loger dans de bonnes conditions », poursuit l’édile. Syrine Honoré, saisonnière dans la restauration hébergée ici, trouve la formule « hyper intéressante. On a un logement en très bon état et je suis à 800 mètres du travail à vélo ! »

© Bernard Dugros
PRIS EN CHARGE À MOITIÉ PAR L’EMPLOYEUR
Un peu plus au sud, Margot qui travaille à l’Hôtel de la plage à Hossegor, a souvent galéré par le passé pour se loger : « On est parfois amené à changer de logement plusieurs fois dans la saison car des propriétaires nous louent pour deux ou trois semaines et ensuite préfèrent avoir des touristes à des tarifs plus hauts, alors on jongle », dit la Bourguignonne qui passe ses hivers à travailler à la montagne, aux Arcs. Cette année, elle est logée par son employeur à Capbreton. Raphaël Saint-André qui gère également Terramar, plage Santocha à Capbreton, a investi il y a trois ans dans l’achat d’une maison à l’entrée de la cité portuaire, en plus des emplacements qu’il réserve au camping municipal au tarif préférentiel dédié aux saisonniers. « C’est compliqué de recruter. Quand on met une annonce avec possibilité de logement, on a davantage de candidats », dit l’employeur de 50 salariés en haute saison dont une majorité vit ici à l’année. Sur les 300 m2, il y a là huit chambres à l’étage avec grande terrasse en bois côté salon partagé, un studio et un T2 au rez-de-chaussée, cinq salles de bain et trois cuisines au total, pour un maximum de 12 personnes. « Pour rentabiliser le prêt, une chambre nous coûte 500 euros. L’entreprise en prend la moitié à sa charge, et l’employé l’autre moitié avec un supplément de 50 euros pour l’électricité et la femme de ménage, une façon de garder les lieux dans le meilleur é…