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[ Formation ] Dax : capitale de la cybersécurité

L’Intech ouvre trois nouvelles formations d’enseignement supérieur à Dax, dès la rentrée prochaine. Deux d’entre elles permettront d’acquérir une technicité de pointe en cybersécurité. Objectif : protéger entreprises et collectivités du territoire.

Jean Soublin, Julien Dubois, Général Marc Watin-Augouard, Jean-Michel Talavera

Jean Soublin, Julien Dubois, général Marc Watin-Augouard et, Jean-Michel Talavera, président du groupe AEN © D. R.

Trois nouvelles formations d’enseignement supérieur seront ouvertes dès la rentrée prochaine à Dax. Un bachelor « chargé d’affaires informatique » (bac + 2) et deux formations dédiées à la cybersécurité : un bachelor et un master (bac + 5). La décision a été prise lors du premier comité local de l’enseignement supérieur, animé par Julien Dubois, président de l’Agglomération du Grand-Dax et Jean Soublin, vice-président en charge de l’enseignement supérieur et du très haut débit. Les cursus construits en partenariat avec l’Institut national pour la cybersécurité et la résilience des territoires (IN.CRT) seront portés par l’Association pour l’enseignement numérique (AEN) qui se décline en plusieurs écoles, dont l’Intech ingénierie en informatique, accueillie dans les locaux du technopôle Pulseo.

« La nature de ces formations est particulièrement attractive pour notre jeunesse en raison des débouchés professionnels à l’évidence prometteurs. Et le malheureux épisode du hacking du système informatique du centre hospitalier, en février dernier, a montré tout l’enjeu de la montée en compétence du territoire dans ce domaine », indique Julien Dubois, également président du conseil de surveillance de l’hôpital de Dax. Avant de souligner que 60 % des entreprises visées par une cyberattaque sont amenées à se réorganiser fortement et à accroître immédiatement leurs dépenses en cybersécurité… « Malheureusement, il y a une pénurie des talents. Seuls 25 % des postes proposés dans ce domaine sont pourvus pour cause de manque de candidats et de professionnels qualifiés. Et 70 % des compétences en cybersécurité sont concentrées en Île-de-France. » « La forte expansion des objets connectés (21 milliards en 2021) et le contrôle de leur sécurité constituent un enjeu supplémentaire », rapporte Jean Soublin.

Le Grand-Dax se positionne donc sur des formations d’enseignement supérieur en forte demande de recrutement, en particulier dans la filière cybersécurité, avec des salaires moyens pour débutants de l’ordre de 2 500 à 3 000 euros net. Pour l’AEN Intech l’étude des candidatures est gratuite. Les candidats doivent prendre contact via admissions@groupe-aen.info ou au 05 53 66 37 70.

Seuls 25 % des postes en cybersécurité sont pourvus

Le général contre-attaque

Le Grand-Dax est le point de départ d’une opération nationale de diffusion des compétences en cybersécurité dans les villes de taille moyenne. Le général Marc Watin-Augouard, président l’Institut national pour la cybersécurité et la résilience des territoires (IN.CRT) et fondateur du Forum international cybersécurité (Fic), engagé dans cette opération de lancement des formations de l’Association pour l’enseignement numérique (AEN) sur le territoire du Grand-Dax, alerte ses interlocuteurs. « Le monde évolue, prévient-il. Il ne s’agit pas d’un glissement, mais d’un changement brutal, comme une chenille devenant papillon. Le déploiement de la 5G, la multiplication des objets connectés, les villes intelligentes, les transports autonomes vont transformer notre environnement. Et les prédateurs ont compris que le risque pénal est bien moindre en lançant un hacking qu’en organisant le casse d’une banque. » « Il y a par ailleurs, dénonce le général, des États voyous qui lancent des attaques massives contre d’autres États.

La cybersécurité devient un enjeu majeur qui repose sur des humains et sur leurs compétences. Il faut mettre en place des écosystèmes qui permettront de lutter contre les cybercriminels. Certes, il doit y avoir une convergence des États au niveau européen, mais, pour assurer le développement des territoires, tout le monde doit travailler ensemble et les nouveaux techniciens formés, pour les collectivités locales ou pour les entreprises, seront des acteurs de la transformation numérique, utiles et aux fonctions pleines de sens. »