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Foie gras : résultats inespérés en 2020

En dépit de la crise sanitaire, les ventes de foie gras ont progressé de 1,8 % en 2020. Mais, la filière est de nouveau affectée par l’influenza aviaire en 2021.

Foie, gras

Image par phuong hoang thuy de Pixabay

On revient de loin », soulignait Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), à l’occasion de la présentation, le 5 mars, des résultats inespérés sur le marché du foie gras en 2020. En effet, en dépit de l’impact de la loi Egalim qui limite les volumes de promotions en grande surface et des confinements liés à la Covid-19, les ventes pour la consommation à domicile ont progressé d’1,8 % en volume et d’1,4 % en valeur par rapport à 2019, grâce à d’excellentes performances pendant les fêtes de fin d’année (+ 4,6 % en volumes), aussi bien en grandes surfaces que via les circuits courts. Et le magret n’est pas en reste avec une progression de 10,2 % en volume et de 8,6 % en valeur. « Cependant, en raison des mesures liées à la crise, qui ont notamment limité le nombre de convives et d’occasions de se retrouver, le nombre moyen d’achats dans l’année est passé de 1,6 en 2019 à 1,5 en 2020 et les quantités achetées, de 510 grammes à 470 grammes pour l’ensemble de l’année. Le budget par acte d’achat connaît également un léger repli, de 17,70 euros à 17 euros », précise le Cifog. En restauration, malgré la fermeture des restaurants qui représentent habituellement 40 % des débouchés de la filière, les deux produits résistent en s’inscrivant dans la vente à emporter et limitent la baisse des ventes en volume à -36 % pour le foie gras et -21 % pour le magret.

Production en baisse de 20 % en 2021 ?

La filière débute néanmoins l’année 2021 fortement fragilisée par une nouvelle épizootie d’influenza aviaire, désormais maîtrisée, mais qui a induit, selon les estimations de la profession, une perte globale de 6,7 millions de canards pour la production française de foie gras. En attente du feu vert des autorités vétérinaires, le Cifog estime que, si le redémarrage des élevages intervenait en mai et celui des abattoirs en août, la production 2021 pourrait retrouver son niveau de 2017, deux ans après le premier épisode de grippe aviaire, avec 11 700 tonnes de foie gras soit -20 % par rapport à 2020.