Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Filière glisse : Eurosima : un optimisme « réaliste »

L’association qui fédère les industriels de la glisse a tenu son assemblée générale le 26 mai, portée par une image du surf au zénith, mais consciente d’un contexte économique mouvant.

Eurosima

Jean-Louis Rodrigues vient d’être réélu pour un troisième mandat de deux ans à la tête de l’association des industries de la glisse © Eurosima Robin

Plus grand monde ne se risque à parier sur le long terme. Et même si l’image du surf a plus que jamais le vent en poupe, que les chiffres de l’industrie pour les années 2021-2022 ont montré une belle croissance, boostés par des envies redoublées de grand air, de nature et de liberté, Jean-Louis Rodrigues, en chef d’entreprise rompu aux aléas d’un monde économique pour le moins fluctuant, se veut prudent. « Optimiste oui, au vu de certaines données : quand je vois que le nombre de pratiquants, n’a jamais été aussi fort, que les cours dans les écoles de surf affichent complet, que l’image de notre discipline est utilisée partout avec une vraie valeur ajoutée en termes d’attractivité touristique, qu’il y a plus de projets de créations d’entreprises que de places disponibles dans la future pépinière de la zone Pédebert à Hossegor. Mais il y a aussi un monde instable, une guerre à nos portes, une inflation à un niveau élevé qui obligent au réalisme », estime celui qui vient d’être réélu pour un troisième mandat de deux ans, à la tête d’Eurosima, qui tenait son assemblée générale annuelle, le 26 mai dernier à Crealuz, pépinière d’entreprises à Saint-Jean-de-Luz.

Avec son statut d’association loi 1901, Eurosima, dont le siège jouxte la Fédération française de surf à Hossegor, a pour vocation de fédérer les entreprises du monde de la glisse, et de les promouvoir, quelle que soit leur taille, de la start-up au grand groupe. Elle favorise également l’émergence de nouveaux projets et contribue à aider à pérenniser les entreprises déjà établies dans ce secteur élargi aux action sports. Lors de ses précédents mandats, Jean-Louis Rodrigues s’est employé à rappeler le poids économique de cette filière aux pouvoirs publics, et à les sensibiliser au travail effectué par Eurosima, par une équipe resserrée mais proactive, œuvrant pour accompagner un secteur-clé, au rayonnement international, pourvoyeur d’emplois, au carrefour de toutes les préoccupations de l’époque en matière d’économie circulaire, de développement durable et d’éco-innovation. « Et on oublie souvent son impact au niveau du tourisme et de l’attractivité du territoire », note le président d’Eurosima qui verrait bien en retour, sur cette ligne budgétaire aussi, un soutien de la région, comme elle le fait en matière de développement économique.

SE PRÉPARER AUX DÉFIS DE DEMAIN

« Nous nous sommes fixé quatre missions, explique Jean-Louis Rodrigues : fédérer, en mettant en place des événements favorisant la mise en réseau des entrepreneurs de la filière. Nous avons notamment créé un annuaire d’entreprises et prestataires très précieux. Ensuite, notre rôle est de promouvoir cette filière et mieux nous faire connaître hors de la région à travers des événements tels que le Surf Summit* qui rassemble chaque automne environ 400 personnes autour d’intervenants venus du monde entier. Nous avons également une mission d’éveil, de sensibilisation à travers des séminaires, l’accompagnement des entreprises dans leurs enjeux de ressources humaines, de montée en compétences, le partage des bonnes pratiques. Nous intervenons aussi dans les centres de formation sur les métiers de demain. Nous nous devons d’attirer des compétences pour relever les défis à venir et notamment pour tout ce qui concerne le digital. »

Vaste programme auquel s’ajoute le soutien de trois entreprises dans le démarrage de leurs projets, mais aussi des aides à l’implantation, aux financements, à l’export, au recrutement avec la mise en relation entre candidats à l’emploi et entreprises. Cette année encore, le forum de l’emploi dédié aux métiers du surf a attiré 250 personnes au Sporting casino d’Hossegor, avec une centaine de postes proposés et la présence de 22 entreprises. En résumé pour Jean-Louis Rodrigues, une filière qui a démontré sa crédibilité et continue de séduire. « Nous avons chaque année 15 à 20 créations d’entreprises qui sont viables, à la fois pour le matériel et le textile. Avec la nécessité pour elles d’être dans une stratégie de différenciation. Mais là aussi, je suis optimiste car le Covid a fait que le consommateur veut un produit plus durable, fabriqué de façon plus respectueuse, tout en réfléchissant à sa finalité. Beaucoup d’acteurs de notre filière se sont engagés sur ce chemin. Et nous sommes là pour les accompagner comme dans tous ces nouveaux challenges à relever. »

*Le prochain Surf Summit se déroulera les 28 et 29 septembre, au Belambra à Seignosse

EUROSIMA EN CHIFFRES

167 adhérents au 31 décembre 2022, représentant plus de 200 marques et 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires

4 000 emplois en Nouvelle Aquitaine générés par les membres d’Eurosima