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Économie landaise : crise historique

Les retombées de la crise sanitaire impactent l’ensemble de l’économie landaise, mais de manière différenciée en fonction des secteurs, selon l’enquête de conjoncture menée par la chambre de commerce et d’industrie des
Landes en décembre dernier.

Économie

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Activité très impactée, investissements stoppés, marges réduites, manque de visibilité… Le panorama de l’économie landaise en 2020, dressé par la chambre de commerce et d’industrie, en visioconférence le 8 janvier dernier, confirme l’impact dans le département, comme ailleurs, de la crise liée à la pandémie de Covid-19. « Les entreprises sont aujourd’hui confrontées à un problème de rentabilité sous les effets conjugués de l’évolution des prix des matières premières (+ 5,5 %), de l’absence de revalorisation des prix de vente et d’une trésorerie tendue, à laquelle s’ajoutera dans quelques mois le mur de la dette », résume Pascal Dussin, directeur appui aux entreprises et études de la CCI. À la fin du troisième trimestre, la « maison Landes » affiche, en effet, un chiffre d’affaires en baisse de 5,7 % ; des exportations qui diminuent de 4,8 %, même si le département résiste mieux que le niveau régional (-11 %) ou national (-13 %) ; des recrutements en berne (-11,9 %) et des demandeurs d’emploi plus nombreux (+5,6 %).

UNE ENTREPRISE SUR DEUX PRÉVOIT UNE DÉTÉRIORATION DE SON ACTIVITÉ

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Selon l’enquête de conjoncture menée auprès de 455 entreprises avant Noël, la situation s’avère historique, avec une baisse du chiffre d’affaires pour 64 % d’entre elles, des carnets de commande en baisse pour 47 %, et des perspectives pessimistes puisqu’une entreprise sur deux prévoit une détérioration de son activité sur les trois prochains mois. Si tous les secteurs sont impactés, la crise a néanmoins frappé de manière différenciée selon les segments de marché. Alors que l’agroalimentaire a globalement bien résisté, la filière gras paie un lourd tribut avec la fermeture de la restauration qui représente 40 % de ses débouchés. Une situation aujourd’hui aggravée par une nouvelle épizootie de crise aviaire qui conduit à un dépeuplement massif des élevages landais.

CHIFFRE D’AFFAIRES EN BAISSE POUR 64 % DES ENTREPRISES LANDAISES

Même disparité sur les biens de consommation pour lesquels la crise a accéléré une baisse de la demande, avec des retombées sur les productions locales dans le meuble, le textile et notamment le surfwear, alors que dans le même temps les manufactures liées à la plume comme Castex, Pyrenex ou Plum Export tirent leur épingle du jeu.

LE BOIS EN BERNE

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Dans le secteur du bois, les scieries enregistraient une baisse d’activité de 36 % dès la fin du premier semestre 2020. Alors que le prix du bois reste élevé, les marchés des parquets-lambris et panneaux restent quant à eux fortement concurrencés. Si la scierie La Montoise du bois a rendu les armes en septembre dernier, plusieurs grands groupes du secteur sont également confrontés à de sévères difficultés comme le groupe espagnol Finsa qui cesse sa production de panneaux bois à Morcenx ou Gascogne qui a déclenché, en 2020, un plan de sauvegarde de l’emploi. Dans ce contexte inédit, le papier aura pourtant réalisé une belle année, notamment à l’exportation, les emballages tirant profit de cette crise avec la vente à emporter. Mêmes disparités dans la chimie où MLPC, spécialisée sur le marché du caoutchouc à Rion-des- Landes et Lesgor, est frappée de plein fouet par la crise du pneumatique, alors que dans le même temps, la chimie du végétal, sur les cosmétiques, la santé, l’alimentaire ou l’hygiène, voit son activité nettement progresser.

LA CHIMIE DU VÉGÉTAL VOIT SON ACTIVITÉ NETTEMENT PROGRESSER

NOTES D’ESPOIR POUR L’AÉRONAUTIQUE

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Face à l’effondrement de l’aviation civile et d’affaires, quelques notes d’espoir émergent néanmoins dans les Landes avec la consolidation du site de Latécoère à Liposthey, spécialisé dans le cablage pour l’aviation civile, alors que l’équipementier toulousain a annoncé en septembre 2020 la suppression de 475 postes sur ses 1 500 en France. Espérance également pour les groupes liés au marché de la Défense ou participant aux efforts d’investissements sur l’avion décarboné et les filières de carburants biosourcés, même s’il reste à savoir comment les sites industriels landais de Safran et Potez vont se positionner dans cette recomposition. Dans le bâtiment et les travaux publics, la très grande majorité des chantiers a redémarré au ralenti en avril avec des mesures sanitaires strictes. Si compte tenu des retards, l’activité est aujourd’hui dynamique sur le logement notamment avec + 10 % de mises en chantier, les carnets de commandes dans les travaux publics se vident progressivement. « La commande publique n’est pas là. Il y a beaucoup d’hésitations de la part du bloc communal, principal pourvoyeur d’investissements. Et sur les 250 projets de plus d’un million d’euros recensés en Nouvelle-Aquitaine, on en compte seulement huit dans les Landes », observe Pascal Dussin.

LE THERMALISME DANS LE ROUGE

Si le tourisme a globalement sauvé sa saison sur le littoral, et dans une moindre tendance dans l’intérieur du département privé des ferias, de festivals et d’évènements, le thermalisme est le secteur qui a le plus pâti de la pandémie. Ses établissements enregistrent en effet une chute de 55 % à 65 % de leur chiffre d’affaires, liée à une première fermeture en mars, suivie d’une réouverture en juillet, avant de refermer jusqu’à nouvel ordre, laissant craindre une saison 2021 particulièrement difficile.

DRIVE, CLICK AND COLLECT, LIVRAISONS DEVIENNENT LES MOTS-CLÉS

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Également affecté par les confinements et les fermetures administratives, le commerce de proximité continue de souffrir avec des volumes considérablement réduits dans le prêt-à-porter (-25 % à -40 %), l’automobile (-25 %) comme l’équipement de la maison qui connaît néanmoins un rattrapage depuis décembre. Et si le bricolage-jardinage, le sport-loisirs, les librairies et le commerce de gros s’en sortent mieux, l’alimentaire a, quant à lui, plutôt tiré profit de la période. Le phénomène marquant restant la progression de l’e-commerce de 10 % à 15 % dans les Landes. « Drive, click and collect, livraisons deviennent les mots-clés. Et le confinement n’a fait qu’accentuer les tendances existantes dont il faudra désormais tenir compte ».