Les Annonces Landaises : Covid, crues et inondations, influenza aviaire… depuis votre arrivée dans les Landes en février 2020, vous n’avez guère eu le temps de souffler. Comment avez-vous traité ces différents « dossiers » ? Quelle est votre méthode ?
Cécile BIGOT-DEKEYZER : C’est vrai que l’activité a été intense depuis mon arrivée ! Dans ces situations difficiles, le rôle de l’État est de protéger nos concitoyens, les informer, les accompagner, mobiliser tous les moyens disponibles, humains, matériels ou financiers. J’ai eu à cœur d’être, avec les services de l’État, aux côtés de tous les acteurs du territoire et de la population. Les agents de l’État dans les Landes ont montré, face à la crise sanitaire, économique et sociale de la Covid, face aux inondations, face à l’influenza aviaire, une grande capacité de mobilisation et un engagement sans faille. Je suis fière d’eux d’autant qu’en plus de la gestion de toutes ces difficultés, ils ont assuré les autres missions.
L’autre point auquel j’accorde beaucoup d’importance est l’action collective. L’État n’agit pas seul. Il a un rôle bien défini et primordial dans les situations de crise, mais il agit aussi en collaboration avec les élus, les collectivités, avec les acteurs économiques, sociaux environnementaux du territoire. Ce travail collectif est essentiel, c’est la meilleure façon d’être efficace, l’action de chacun dans son champ de compétence étant complémentaire de celle des autres.
LAL : Quels sont les résultats les plus satisfaisants que vous ayez obtenus ?
C. B.-D. : Je citerais les 15 centres de vaccination, plus le centre mobile, déjà ouverts dans le département. D’autres vont encore ouvrir. Tous fonctionnent très bien, la vaccination progresse bien et le rythme s’accélère franchement. Autres exemples : aucune victime pendant les différents épisodes d’inondation, et sur l’influenza aviaire : une indemnisation pour la perte des animaux est déjà payée ou mise en paiement à plus de 400 éleveurs pour plus de 11,1 millions d’euros et un travail intense de nettoyage et de désinfection des élevages a autorisé la remise en place de poussins depuis le 18 mars.
LAL : Après le choc brutal de la crise de la Covid-19 en 2020 sur l’économie, quelles sont les perspectives pour les entreprises landaises en 2021 ?
C. B.-D. : À cause de la crise sanitaire, l’activité économique a connu en 2020 sa récession la plus brutale depuis 1945. La reprise a d’abord été forte puis plus progressive, elle devrait se confirmer en 2021 : une enquête de la Banque de France auprès des chefs d’entreprise de la région conforte des prévisions de hausse de l’activité proche de 5 %, voire plus.
Les nouvelles mesures de restriction, étendues à tout le territoire, impactent à nouveau certaines activités. Mais les aides de l’État sont là pour permettre à toutes les entreprises dont l’activité est interdite ou empêchée, de résister. Elles seront évidemment pleinement mobilisées pour celles impactées par les nouvelles mesures.

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CV EXPRESS
Février 2020
Préfète des Landes
2017
Préfète des Hautes-Alpes
2015
Directrice adjointe du cabinet de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie puis également directrice du cabinet de la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité auprès de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
2012
Directrice des pêches maritimes et de l’aquaculture au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie 2005 Attachée agricole à l’ambassade de France en Espagne
1997
Cheffe du bureau des produits de la mer, puis du bureau du vin et des spiritueux au ministère chargé de l’Agriculture et de la Pêche
1989
Cheffe du service de l’économie agricole à la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt de la Manche
LAL : Quels sont, selon vous, les atouts et les faiblesses du département pour assurer la reprise ?
C. B.-D. : Le département des Landes est très dynamique et l’économie est diversifiée : agriculture et agroalimentaire, filière forêt-bois-papier, chimie, pétrole, aéronautique, BTP, thermalisme, tourisme… Cette diversification est un atout. On le mesure aujourd’hui : si certains secteurs sont à l’arrêt comme le thermalisme, d’autres se portent mieux. Une faiblesse de ce département est peut-être le poids important des emplois saisonniers. Ce sont en effet ceux travaillant avec des contrats courts, CDD, intérim… notamment les jeunes qui subissent les conséquences les plus fortes de la crise. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté plus fortement dans les Landes que la moyenne régionale, tout particulièrement chez les jeunes.
LAL : Quels sont les leviers du plan France Relance à activer en priorité pour les entreprises landaises ? Peut-il constituer une opportunité pour certaines entreprises ?
C. B.-D. : Les entreprises landaises sont déjà nombreuses à s’être manifestées. Plusieurs sont lauréates du plan France Relance et bénéficient d’un soutien financier de l’État pour développer leur activité, se moderniser, créer des emplois, mieux négocier le virage de la transition écologique. La relance de l’économie se prépare en effet maintenant, 2021 est une année d’espoir avec le déploiement de la vaccination et la progression de l’activité. Les entrepreneurs, s’ils n e l’ont pas déjà fait, ne doivent pas hésiter à solliciter le plan de relance pour des petits comme des grands projets.
L’état dévelop…