DEMAIN SERA ORGANIQUE OU NE SERA PAS MACHINES VERSUS ORGANISMES VIVANTS
Les structures mécanistes, faites de règles et de subordinations montrent leurs limites ces dernières années et la crise que nous traversons tente de faire accélérer le processus. La structure organique s’installe dans les entreprises. Cette dernière est appréhendée comme un organisme vivant, composé d’organes qui agissent de concert et de cellules en perpétuel mouvement. L’objectif principal de cette nouvelle façon de se structurer est de répondre à la question suivante : comment faire ensemble ce que nous ne pourrions pas faire seul ?
Le deuxième enjeu sera le rapport de la structure et de sa ou ses marques avec ses consommateurs devenus « acteurs ». L’important sera de réussir à impliquer sa communauté. Les outils digitaux à notre disposition aujourd’hui seront utiles si nous les utilisons à bon escient, c’est-à-dire si la communication entre la marque et son client devient un échange. Les consommateurs sont les utilisateurs et apprennent à faire remonter les points clés d’utilisation d’un produit ou service, ils peuvent alors aider la recherche et l’amélioration du produit ou service qu’ils achètent.
Le monde a besoin de rupture pour faire face aux nouveaux enjeux. Il faut produire, pas forcément moins, mais produire mieux. Un défi social et climatique doit se produire si nous ne voulons pas accélérer les inégalités et du coup faire baisser le baromètre « Bonheur » général. Trouver du sens à l’action reste une valeur inébranlable que nous avons cru pouvoir défier ces dernières années ; nous avons une fenêtre pour la remettre sur son piédestal.
TÉLÉTRAVAIL, OUI MAIS… L’ACCÉLÉRATION DE COMPORTEMENTS SOCIAUX ET ÉCONOMIQUES DUE À LA CRISE
Le confinement a permis à de nombreux salariés et dirigeants de découvrir le télétravail, l’exception tente de devenir la règle mais l’organisation de l’intime n’est pas toujours simple. Selon le profil des collaborateurs, travailler à la maison peut devenir un vrai sacerdoce :les enfants, la machine à laver ou le manque d’un environnement « travail » pour se concentrer peuvent vite compromettre la bonne intention de départ.
La dynamique est cependant lancée, les managers qui craignaient de perdre le contrôle hiérarchique s’ils n’avaient pas le salarié en permanence sous les yeux semblent comprendre que c’est plus souvent le contraire et qu’il travaille même davantage à domicile qu’au bureau. Mais gare à l’isolement !
Les tiers-lieux, au-delà d’avoir cette dynamique de start-up qui peut faire rêver les entreprises dites « traditionnelles », offrent une alternative plus sociale et professionnelle. Tout d’abord, soyons honnêtes, la connexion Internet est clé et de nombreuses habitations ne peuvent pas se prévaloir d’une offre efficace et sécurisante. Ensuite, nombreux sont ceux qui ont besoin d’une coupure franche entre vie privée et vie professionnelle, quand elle est à deux pas de la maison, c’est encore mieux. Enfin, des communautés et de l’entraide se mettent en place au sein des tiers-lieux, et il est courant que des échanges non monétisés voient le jour naturellement. Cela peut aller de la garde d’enfant ponctuelle, la résolution d’un problème professionnel à la mutualisation de matériels de bricolage ou de cuisine…
Près de 700 espaces de coworking existent déjà, avec ces dernières années plusieurs centaines de nouveaux tiers-lieux apparus en province dont le maillage s’avère très efficace. Le tiers-lieu doit, lui aussi, déjà se réinventer et penser à la vie sociale et économique de demain. La vie en réseau mouvant, l’agilité et l’entraide sont les propulseurs des réussites futures. Le tiers-lieu permet la rencontre entre humains n’ayant souvent aucun lien mais qui ont des compétences ou des besoins parfois complémentaires et ceci n’a pas de prix.
Ces nouveaux lieux de vie sont le reflet du besoin existentiel que les humains ont de partager pour aller plus loin durablement. Il me semble essentiel qu’aujourd’hui tous les secteurs d’activité se mettent au défi d’avoir comme priorité le collectif plutôt que l’individuel. Les projets se réfléchissent en concertation avec des acteurs peu invités à la table des discussions auparavant, je pense notamment au citoyen ou au consommateur mais cela pourra réussir si et seulement si chacun est là pour bâtir ensemble pour tous et non plus ensemble pour soi.