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[ Mont-de-Marsan ] Festival « Arte Flamenco » réinventé

À Mont-de-Marsan, le festival Arte Flamenco adopte un nouveau format et installe ses spectacles dans les arènes du Plumaçon chaque soir à 21 h 30, du 29 juin au 3 juillet.

flamenco

© S.Zambon Dpt40

Rafaela Carrasco © Ana Palma

En 2021, Mont-de-Marsan devrait replonger dans l’univers passionnel et puissant de la danse et du chant gitans pour la 32e édition d’Arte Flamenco, sacrifiée sur l’autel de la pandémie l’an dernier. Les organisateurs du festival, désormais géré par un établissement public dans lequel sont associés le Département, la Ville de Mont-de-Marsan et Mont-de-Marsan Agglo, se déclaraient « raisonnablement optimistes », le 29 avril dernier, à l’occasion de la présentation des spectacles prévus en soirée, quelques heures après l’annonce du calendrier de déconfinement. Pour passer sous les fourches caudines des contraintes sanitaires, l’événement adopte un nouveau format, en proposant chaque soir un spectacle à ciel ouvert dans les arènes du Plumaçon, dotées d’une scène de 18 mètres sur le ruedo.

Un défi pour la programmation élaborée par Sandrine Rabassa, directrice artistique du festival, avec des spectacles qui pourraient néanmoins, selon elle, entrer dans l’histoire du festival. Dans la veine de la tradition de l’art andalou, la chorégraphe Rafaela Carrasco ouvrira le bal, le 29 juin, avec « Adriadna, al hilo del mito ». Sur fond de tragédie grecque, seule sur scène avec 10 danseurs, l’ex-directrice artistique du ballet flamenco d’Andalousie y revisite le mythe d’Ariane pour un voyage flamenco « plein d’énergie et de poésie ».

Au sommet de l’art gitan

Le 30 juin, « Universo jondo », déjà présenté dans les jardins de l’Alcazar pour la Biennale de Séville en septembre, devrait trouver un espace à sa dimension sur la plaza de toros montoise. Autour de Pedro Ricardo Miño, prodige du piano qui abolit les frontières entre flamenco, classique et jazz, au chant Anabel Valencia, désormais au firmament. El Choro à la danse « apportera son grain de sel, de poivre et de piment et relèvera le défi de mettre le feu aux arènes », sourit la directrice artistique.

Baile et cante pour une soirée « 100 % femmes et gitanes », le 1er juillet, avec un dialogue entre plusieurs générations : Manuela Carrasco, « déesse de la danse », entourée de ses filles Manuela (danse) et Zamara Carrasco (chant), accompagnée du chant puissant d’Esperanza Fernández et de La Tana, fière chanteuse révélée par Paco de Lucía.

Farruquito © S.Zambon Dpt40

Un trio « au sommet de l’art gitan », le 2 juillet, pour une soirée dédiée au cante jondo, celui qui vient du fond de l’être, avec deux artistes qui ont raflé les premiers prix de la Biennale de Séville, Manuel Moreno Maya « El Pele » et Pedro Heredia Reyes « El Granaíno », en artiste invité le bailaor Farruquito, « longtemps surnommé « le petit prince » et devenu le king du flamenco »… et cette part d’inconnu qui annonce les grandes soirées. Et en clôture, le 3 juillet, rien moins que « deux génies de la discipline », Rocío Molina au baile et Rafael Riqueni à la guitare, pour un voyage unique « hors du temps et hors limites ».