Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Virtuapix : la photo prend du relief

À Dax, le groupement d’intérêt économique Virtuapix associe les nouvelles technologies aux photographies numériques pour proposer des visites virtuelles couplées avec des informations techniques sur les bâtiments, destinées aux sites touristiques, au patrimoine et à l’urbanisme, aux architectes et maîtres d’œuvre.

Alexandre Soteras (Inside Learning), Jean-Philippe Juen (JPEG Studios) et Romain Ferré (Iris Process) ont créé avec Pascal Kuntz (D-tech) le GIE Virtuapix.

A la veille du confinement, en mars dernier, Biarritz Tourisme lançait sur son site Internet la visite virtuelle en 3D de ses quatre centres de congrès, d’expositions et de spectacles, pour mieux promouvoir son offre de tourisme d’affaires. L’hôtel Splendid, à Dax, vient également d’adopter la formule. Pour l’hôtel du Golf qui s’apprête à rouvrir après une période de travaux à Seignosse, c’est un relevé d’état 3D et les plans qui ont été fournis à l’architecte.

À la réalisation de cette nouvelle expérience de navigation : le groupement d’intérêt économique (GIE) Virtuapix, constitué autour de JPEG Studios, au sein du technopôle Pulseo à Dax. « Après avoir échangé avec les architectes qui modélisent si bien leurs projets en 3D qu’ils semblent souvent proches de la photographie, nous avons choisi de faire le chemin inverse, en partant de la photo et du scan laser d’un bâtiment existant pour reconstruire la 3D en leur offrant en plus toutes les données mesurables. Cette technologie permet une visualisation globale de la structure, mais aussi de se projeter dans les différents espaces, de sélectionner son étage, sa pièce et de prendre des mesures d’une précision millimétrique », explique Jean-Philippe Juen, fondateur de JPEG Studios qui intervient sur la prise de vue, les relevés laser et le pilotage des drones à distance.

L’objectif est de dépasser le cadre de l’image pour permettre à chacun de choisir son parcours et les informations auxquelles il souhaite accéder

Romain Ferré (Iris Process), sur la partie photogrammétrie, traite la donnée image ou laser pour créer le modèle 3D. Pascal Kuntz (D-tech), dessinateur technique en 2D et 3D, redessine le plan à partir de la base de données. Alexandre Soteras (Inside Learning), ingénieur en nouvelle technologie développe les applications immersives en réalité virtuelle et augmentée.

Réconcilier l’artistique et la technique avec une modélisation photo réaliste et un rendu supérieur

« L’objectif du GIE est de faire converger les compétences et de proposer une solution globale, qu’aujourd’hui seules des grosses structures nationales de 40 à 50 salariés peuvent assurer. Mais aussi de réconcilier l’artistique et la technique avec une modélisation photo réaliste et un rendu supérieur ». Si l’outil essentiellement destiné au B to B a d’emblée été adopté par le monde du tourisme numérique, ses déclinaisons s’adressent aussi aux architectes, aux bureaux techniques ou au domaine du patrimoine avec la création de jumeaux numériques. Pour illustrer toutes ses potentialités, le quatuor vient de finaliser un projet pilote sur le site du moulin à vent de Bénesse-lès-Dax récemment restauré. Une version à mi-chemin entre outil d’archivage et maquette numérique 3D intelligente du Building Information Modeling (BIM), élément central des échanges entre les différents intervenants de la construction. Alexandre Soteras intervient sur la déclinaison en réalité augmentée permettant, à l’aide d’un simple marqueur papier, de visualiser sur son smartphone une représentation fidèle en 3D du moulin enrichie de sons, d’images et de vidéos.

Une version en réalité virtuelle est également développée afin d’immerger l’utilisateur dans un environnement 3D, en le mettant face au moulin en taille réelle comme s’il était sur place. « Elle permet d’apporter des compléments d’information pour intéresser d’autres publics, de visiter à son rythme ou de donner accès à des personnes à mobilité réduite à des lieux qu’on ne pourra jamais aménager ». Avec la démocratisation des moyens de diffusion (tablettes, smartphones, casques…), l’évolution de la qualité de l’image et la baisse des temps de process, « nous sommes dans le bon tempo », affirme le quatuor.