Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

US Dax Rugby Landes en Pro D2 : ce qui change

Nouveau président investisseur avec l’entrepreneur girondin Benjamin Gufflet, création de vestiaires et de loges derrière l’en-but, nouvel équipementier, boutique repensée… Le retour en deuxième division engendre une mue du club plus que centenaire.

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Au coup d’envoi, malgré le nouveau maillot bleu thermal, le speaker de l’USD a lancé le traditionnel : « Allez les Rouges ! » © J. D.

Ce 4 août, le premier match amical de la saison, derby forcément très attendu contre le Stade montois, s’est soldé par une courte défaite de l’USD (19-21) au stade Maurice-Boyau de la cité thermale. Plutôt encourageant avant la reprise du championnat dans l’élite professionnelle de deuxième division, le 18 août, face au club Provence Rugby après cinq ans de purgatoire en Nationale. Fini l’euphorie de la saison dernière, malheureusement conclue par la perte, en finale face à Valence-Romans, de ce qui aurait pu être le tout premier titre de champion de France du club. Les joueurs dacquois sont entrés dans le dur de la Pro D2.

UNE PETITE RÉVOLUTION

Avec un budget entre 5 et 5,5 millions d’euros pour la saison, Dax compte parmi les plus petites des 16 équipes. Pas de quoi affoler le nouveau directeur général de l’Union sportive dacquoise, Adrien Asteggiano : « Le budget ne veut pas dire grand-chose, chacun a des coûts différents d’infrastructures. Ce qui est important c’est la masse salariale. On la chance d’avoir un club qui attire par notre projet, par notre staff sportif mené par Jeff Dubois et son jeu porté vers l’offensive, et aussi par la qualité de vie ici qui compte énormément. Tout cela nous permet d’avoir des salaires un peu moins élevés et donc un budget global moins important. »

Comme une petite révolution en marche dans le club né en 1904 de la fusion entre le Vélo club dacquois et le Stade dacquois (rugby à XV), le conseil d’administration de l’USDax Rugby Landes qui a toujours été dirigé par des locaux, a validé, lors de son assemblée générale, le 29 juin dernier, un nouveau modèle de gouvernance. L’investisseur girondin Benjamin Gufflet, actionnaire de référence et administrateur du Biarritz Olympique (BO) de 2015 à 2018, également cofondateur du club Scapulaire, un groupement indépendant d’entrepreneurs autour des Girondins de Bordeaux, devient le nouvel homme fort du club, en étant nommé président du directoire. Président du groupe Backside Medias (Surf Session, Ocean Surf Report…) et d’une société de production de films (7833 Productions), l’ex-président éphémère du BO en 2018 est donc accompagné d’Adrien Asteggiano, Briviste d’origine qui a été directeur opérationnel au BO pendant neuf ans avant d’être responsable de l’Apare, l’association des présidents d’associations de rugby de l’élite. Le Dacquois Benoît August, ex-talonneur international qui fut entraîneur aussi au BO, passe, lui, de directeur général à directeur sportif. Côté « anciens », Philippe Jacquemain, président de l’USD jusqu’ici, préside désormais le conseil de surveillance avec Alain Pecastaing en vice-président. « Tout le monde croit que Dax est très fermé, mais c’est très ouvert. Nous travaillons main dans la main avec « les historiques » et nous avons d’ailleurs souvent les mêmes idées », affirme le nouveau directeur général.

Rugby Benjamin Gufflet et Adrien Asteggiano

Benjamin Gufflet et Adrien Asteggiano © USD

NOUVEAUX ACTIONNAIRES ET PARTENAIRES

Des anciens et des nouveaux actionnaires participent aussi à l’aventure, comme les entrepreneurs – la plupart landais et/ou dacquois -, Thomas Medina, Hugo Maurel, Emmanuel Coco et Xavier Ponteins. L’ouverture à l’actionnariat pourrait d’ailleurs se développer encore pour « passer un nouveau cap », dixit Adrien Asteggiano.

Les nouveaux partenariats affluent, avec une centaine de plus par rapport à l’an dernier (de 400 à 500). « On est assez surpris de l’engouement du partenariat local, en termes financier et en nombre aussi. En à peine un mois, 10 loges sur les 12 de la tribune ont été vendues. » Cinq autres loges seront livrées mi-octobre côté en-but cette fois-ci : « Ce sera une nouvelle expérience derrière les poteaux, avec du réceptif tout le match, sur le balcon les jours de beau temps et derrière les vitres s’il pleut. Il y a déjà des partenaires intéressés. » Des partenariats nationaux, encore tenus secrets, pourraient, par ailleurs, bientôt être signés.

En attendant, un nouvel équipementier, l’Italien Macron, a été choisi par les nouveaux dirigeants. « On a traité avec la marque en direct avec son revendeur à Pau. Ils nous ont proposé pour nos gros partenaires de pouvoir accéder à des matchs internationaux comme ils équipent notamment l’Écosse ou le Pays de Galles, c’était important pour nous d’accéder à ça », dévoile le directeur général qui assure continuer à travailler avec le partenaire local historique Intersport Lasaosa pour du matériel de musculation notamment.

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Un premier match amical encourageant pour les Dacquois en Pro D2 © J. D

OBJECTIF : LE MAINTIEN

Avec Macron, l’USD remodèle aussi entièrement sa boutique officielle qui occupera 50 m2 à l’entrée du stade côté buvette. De quoi satisfaire les supporters qui s’abonnent en nombre pour ce retour dans l’élite. De 420 abonnés l’an passé, la barre des 650 a été dépassée sur les trois premières semaines de commercialisation, bien loin toutefois des milliers de socios d’autres équipes professionnelles.

Objectif pour tous pour cette saison de retour dans l’élite : « Se maintenir, confirme Adrien Asteggiano. Les statistiques montrent qu’un promu fait souvent l’ascenseur la première année. Forcément on y pense. Alors, si on me dit aujourd’hui qu’on termine 14e du championnat [synonyme de maintien en Pro D2, NDLR], je signe tout de suite ! »

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Prolongation du contrat de partenariat entre l’USD et le Grand Mail de la famille Jacquemain © J. D.

L’ACCOMPAGNEMENT DE LA VILLE DE DAX

La ville de Dax est en train de créer de nouveaux vestiaires extérieurs pour les équipes adverses (investissement 300 000 à 400 000 euros) dans le stade municipal Maurice-Boyau, du nom de cet ancien troisième ligne du club, capitaine du XV de France et as de l’aviation, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale. Cette nouvelle structure, côté tunnel des joueurs, doit être achevée seulement en fin d’année. Un travail aussi des services municipaux pour les aménagements médias, la plateforme TV et la numérotation de l’ancienne tribune. Déjà l’enceinte a obtenu le Label Stade de la Ligue nationale de rugby (LNR) qui détermine les conditions minimales d’accueil et permet d’accéder au « Fonds stades », incluant une part du montant fixe des droits TV-marketing.

NOUVEAU BAIL EMPHYTHÉOTIQUE

Globalement, une subvention annuelle de 200 000 euros est versée par la ville à l’USDax Pro (+ une subvention du Grand Dax de 264 000 euros par saison + 63 000 euros du conseil départemental des Landes qui ajoute 42 000 euros sur le volet promotion du rugby) ; une aide de 163 000 euros par la ville, en 2023, va à l’association USDax Rugby. Le stade avec tous ses équipements et un entretien quotidien, est mis à disposition, contre un loyer trimestriel (9 854 euros HT). Des travaux d’aménagement ont été réalisés pour que l’équipe pro et le centre de formation, qui s’entraînaient au stade Colette-Besson, puissent le faire à Maurice-Boyau en créant de nouveaux espaces : laverie, bureaux des coachs, zone de stockage. Dernièrement, une surface de 4 800 m2 autour de la pelouse a été allouée au club via un bail emphytéotique de 20 ans en contrepartie d’une redevance annuelle de 2 500 euros, et ce, afin que l’USD puisse y créer ses nouvelles loges derrière l’en-but, sa nouvelle boutique et des bureaux administratifs. « Nous faisons tout ce qui est possible au vu de notre situation financière pour aider le club », fait valoir Amine Benalia-Brouch, adjoint au maire aux sports. En clin d’œil de remerciement, l’USD a décidé pour son troisième maillot d’utiliser le bleu, la couleur officielle de la cité thermale, en plus de ses tenues en rouge et blanc, la bichromie historique des « Culs rouges » qui sera désormais omniprésente dans le stade, jusqu’aux panneaux de publicité des partenaires.