« La sécheresse 2023 sera sans commune mesure avec ce qu’on a connu l ’été dernier. » Lors du point presse sur la situation hydrologique du bassin Adour-Garonne, le 23 mars dernier, le préfet coordonnateur, Pierre-André Durand, n’a rien caché des difficultés auxquelles le territoire va être confronté dans les semaines à venir.
« La sécheresse 2022 a été inédite par son ampleur et sa durée. 400 collectivités ont été en tension ou en rupture d’eau potable sur le bassin Adour-Garonne. Et la sécheresse hivernale que nous vivons n’arrange rien. Une centaine de collectivités sont déjà, à l’heure actuelle, en rupture d’alimentation en eau potable ou en tension. Les cours d’eau sont extrêmement bas et les milieux aquatiques dégradés malgré les pluies récentes. Si nous sommes confrontés à un été aussi sec et caniculaire que celui de 2022, l’état actuel des réserves ne nous permettra pas de tenir. »
PRIORITÉ À L’EAU POTABLE
L’état des lieux n’a rien de réjouissant. Mais la réunion, à laquelle près de 500 personnes participaient, visait à sensibiliser aussi bien les professionnels que les particuliers à la nécessité de réaliser des économies dès à présent.
« La sécurisation et l’accès à l’eau potable doivent rester la priorité. » En la matière, les Landes sont relativement épargnées par rapport à d’autres territoires du bassin. En 2022, plusieurs secteurs du département ont été en tension : Capbreton, Saint-Vincent-de- Tyrosse, Lourquen, le secteur du Marseillon et Roquefort-Sarbazan. Toutefois, cela n’a pas entraîné de mesures de restriction ou de rupture d’alimentation en eau potable pour les particuliers ou les activités industrielles. « Les appels à un usage citoyen et raisonné de l’eau, diffusés par les exploitants, ont permis de passer la période estivale 2022 », indique la préfecture des Landes.
En sera-t-il de même cet été ? En ce début d’année 2023, le secteur des Gaves et de Peyrehorade est déjà en tension.
PLAN D’ACTION
Le constat posé, il s’agit maintenant d’agir. « Il y a urgence à nous adapter au défi climatique que nous traversons, estime Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et président du comité de bassin Adour-Garonne. Il n’est plus possible d ’être climatosceptique ! À court terme, il faut beaucoup de sobriété et des mesures structurelles pour pouvoir économiser et donner une meilleure efficience à l’eau. »
Un suivi renforcé de la ressource a été engagé et des restrictions seront mises en place dès que nécessaire. Sept départements ont d’ores et déjà pris des arrêtés de vigilance : la Corrèze, la Creuse, le Gers, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, la Vienne et l’Aude. La Charente a même pris un arrêté d’interdiction de remplissage.
Dans les Landes, les solutions techniques envisagées sur le moyen et plus long terme résident dans la diversification des ressources et dans la réalisation d’interconnexions. À l’échelle du bassin, des appels à projets ont également été lancés pour démultiplier les bonnes pratiques. Car les professionnels, tous secteurs confondus, se sont depuis longtemps emparés de la question des économies d’eau et sont à l’origine de projets prometteurs.
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