Couverture du journal du 17/09/2024 Le nouveau magazine

« Novembre », le salon à la maison

À Saint-Geours-de-Maremne et aux alentours, Audrey Guigues réconcilie ses clients avec l'univers de la beauté en allant les coiffer chez eux.

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© Sophie Vincente - JAVEA Photographie

« Quand on parle de coiffure à domicile, on pense souvent au shampoing et à la mise en plis des mamies. Mais quand je me suis mise à mon compte, j’ai eu envie de donner une image plus moderne à ce métier. »

Originaire de Seine-et-Marne et installée dans les Landes, à Saint-Geours-de-Maremne, depuis six ans, Audrey Guigues a travaillé pendant une quinzaine d’années dans des salons de coiffure. Pourtant, c’est comme coiffeuse à domicile qu’elle a choisi de s’installer en janvier dernier.

« La question d’ouvrir mon propre salon s’est évidemment posée, mais il y a une grosse concurrence ici, explique-t-elle. Vu la conjoncture et avec un enfant à charge, j’ai préféré jouer la sécurité. La coiffure à domicile demande beaucoup moins d’investissement. En plus, il y avait peu d’offres sur mon secteur. »

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Après 15 ans d’expérience en salon, Audrey Guigues a choisi de devenir coiffeuse à domicile. © Sophie Vincente – JAVEA Photographie

INTIMITÉ

Lorsqu’elle crée son entreprise, elle refuse de céder à la banalité de la baptiser « Audrey’Tif » ou « Audrey’Coiff ». Elle opte pour « Novembre » parce que « j’ai eu l’idée en novembre, et que mon fils et moi sommes de ce mois ». Pour se faire connaître, elle communique sur les réseaux sociaux. Puis le bouche-à-oreille, « la meilleure des publicités », fait le reste.

Hommes, femmes, enfants… sa clientèle est très large. Et contrairement aux idées reçues, l’argument du prix n’est pas la motivation première pour faire appel à ses services. « Certes, mes tarifs sont légèrement inférieurs à ceux d’un salon standard. Mais ils sont plus élevés que dans les salons low cost. »

La véritable raison de son succès, c’est l’intimité qu’elle offre à sa clientèle. « On n’en a pas forcément conscience, mais tout un tas de gens renoncent à aller se faire coiffer en salon parce qu’ils ne sont pas bien dans leur peau et mal à l’aise à l’idée de se confronter au regard des autres. En intervenant à domicile, je leur offre une bulle de bienveillance et d’exclusivité dans laquelle ils se sentent bien. »

Elle adore « réconcilier [ses] clients avec l’univers de la beauté ». D’ailleurs, c’est en pensant aux « personnes malades qui suivent des traitements un peu lourds » qu’elle s’est récemment formée à la coloration végétale. Si les colorants capillaires synthétiques sont trop agressifs pour être utilisés sur des peaux fragilisées, ceux à base de plantes sont sans danger. « Il n’y a d’ailleurs pas que les personnes malades que ça intéresse. Les gens sont de plus en plus sensibles à leur santé… Et les coiffeurs aussi ! »