Couverture du journal du 02/04/2025 Le nouveau magazine

Laurent Fuchs : une solution d’avenir

Depuis Saubrigues, Laurent Fuchs exerce en tant que directeur financier externalisé à temps partagé. Et il en est persuadé : ce mode d'organisation est amené à se développer.

Laurent Fuchs

Laurent Fuchs pense que les entreprises pourraient externaliser toute l'équipe dirigeante © D. R.

« L’une de mes valeurs essentielles, c’est la construction. Alors l’idée de travailler 30 ans de suite sur le même business plan, très peu pour moi ! » Pour Laurent Fuchs, son métier de directeur financier « n’a pas vocation à durer toute une vie au sein d’une même entité ». Pendant 18 ans, il a été salarié d’une entreprise pharmaceutique. « J’étais envoyé en expatriation pour structurer des filiales un peu partout dans le monde. Ça fonctionnait sur la base de missions de trois ans, et j’ai pris goût à ces changements réguliers. »

En 2010, lorsqu’il s’installe dans les Landes, à Saubrigues, pour offrir plus de stabilité à sa famille, il tente une première incursion dans le temps partagé. « Mais c’était un peu tôt. Les entreprises étaient encore très attachées au CDI et n’avaient pas ce réflexe de ressources externes. » Alors, pendant une dizaine d’années, il replonge dans le salariat, d’abord dans une coopérative de kiwis, puis chez Zoomalia.

Flexibilité

C’est finalement la généralisation du télétravail suite à la pandémie de Covid qui lui donne l’impulsion de retenter l’aventure du temps partagé. Une opportunité se présente lorsque Zoomalia le recontacte en 2022, son remplaçant n’ayant pas donné satisfaction. Il accepte de reprendre du service, mais selon ses propres conditions. « Après y avoir consacré 80 % de mon temps, je suis actuellement en train de passer le relais à une personne en interne. Avec 300 salariés et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise a maintenant besoin de quelqu’un à plein temps. »

Laurent Fuchs reste toutefois persuadé que le temps partagé a de beaux jours devant lui. « C’est le modèle qui va l’emporter, surtout pour les générations de seniors qui n’ont plus forcément besoin d’un CDI pour acheter une maison. On peut exercer de façon plus souple. Et les entreprises s’y retrouvent. C’est plus flexible pour leur trésorerie et ça leur permet de construire les fondamentaux sans se fourvoyer dans le choix des prestataires. »

À ceux qui pensent qu’un salarié est plus fidèle qu’un indépendant, Laurent Fuchs répond qu’« après trois ans, seuls 33 % des CDI n’ont pas changé d’entreprise. Ce n’est pas le contrat qui fait le moine ! Un indépendant est tout aussi loyal qu’un salarié, mais dans une structure contractuelle plus souple. L’entreprise peut choisir de s’entourer, quand c’est nécessaire. Et ça ne marche pas que pour les finances : il y a moyen d’externaliser toute l’équipe dirigeante. »