En mars 2020, une période s’est ouverte, marquée par l’arrêt brutal des relations d’affaires. Ainsi, des cessations temporaires d’activités de production et commerciales mais aussi la suspension des projets ont mis en péril différents contrats en cours. L’imprévisibilité de la situation a justifié une relecture des contrats et la recherche de solutions : recours à la force majeure, à l’imprévision, à l’exception d’inexécution, à la renégociation du contrat avec les clients et fournisseurs. Nombreux furent les dirigeants à la recherche de solutions juridiques. Puis, vient une seconde période marquée par la reprise et une forte croissance.
CERTAINE FRILOSITÉ DES PARTIES PRENANTES
En raison d’une incapacité temporaire à faire face, faute de fournitures ou de main-d’œuvre dans certains cas et en raison d’une explosion de la demande, le fatalisme a laissé place à l’optimisme mais aussi au scepticisme. L’incertitude engendre des comportements des agents économiques assez divergents. Le pragmatisme et l’enthousiasme d’un retour à une situation d’avant crise sanitaire laisse souvent la place à une certaine frilosité des parties prenantes : banques, clients, fournisseurs notamment. Dans ce contexte, les notions d’incertitude et de risques dans la gestion des contrats sont revenues au centre des préoccupations du dirigeant d’entreprise. Complexes, ces notions peuvent être éclairées par le prisme théorique des théories de la firme.
LES CONTOURS DES CONCEPTS
L’incertitude permet de qualifier une situation ou un événement pour lequel la probabilité de réalisation est inconnue ou encore l’état de ce qui n’est pas fixé ou déterminé à l’avance. On distingue le plus souvent d’une part, les incertitudes prévisibles et d’autre part, les incertitudes imprévisibles générées par des éléments non connus.
Pour le dirigeant, l’appréhension de l’incertitude revient à s’adapter à une nouvelle situation en intégrant une information nouvelle. Deux données interdépendantes doivent être alors associées pour identifier l’incertitude : la temporalité et l’information.
GRADATION DU RISQUE
Le risque peut, quant à lui, être défini comme tout évènement probabiliste qui, s’il advient, empêche l’atteinte d’un objectif ou diminue l’efficience de son atteinte. Une gradation du risque peut être réalisée et appréciée en termes d’impact et de probabilité suivant que l’information sera disponible ou pas.
Dans la gestion des contrats et des projets, les risques et incertitudes sont, par leurs sources, polymorphes. Envisagé de prime abord comme une contrainte extérieure ou exogène à la volonté des parties exprimées dans la mise en œuvre du contrat, le risque peut être endogène et inhérent au contrat, comme par exemple, dans le cas de contrats de recherche et d’innovation ou dans celui des montages sociétaires du type LBO par exemple. Le risque s’exprime aussi en une probabilité à laquelle sont associées des conséquences anticipées en termes d’impact et de gravité.
CERTAINE FRILOSITÉ DES PARTIES PRENANTES
En raison d’une incapacité temporaire à faire face, faute de fournitures ou de main-d’œuvre dans certains cas et en raison d’une explosion de la demande, le fatalisme a laissé…