Si le terme juridique consacré est « fusion absorption », le rapprochement entre la recyclerie Voisinage implantée à Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse et Saint-Geours-de-Maremne, et Cultures Solid’ère, spécialisée dans le maraîchage bio à Saubion, relève d’une « démarche globale d’union des forces surtout guidée par le bon sens », résume Fanny Ducamp, directrice du nouvel ensemble. Avec comme enjeu essentiel le maintien des emplois dans les deux structures qui ont également en commun de proposer des ateliers Chantier d’insertion (voir encadré) sur le territoire de Maremne Adour Côte Sud.
PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT
« D’un côté, Cultures Solid’ère, créée en 2017, rencontrait quelques difficultés à se structurer. De l’autre, Voisinage, recyclerie depuis 28 ans, voyait dans ce rapprochement l’occasion de se rebooster, d’améliorer ses outils en se rapprochant d’une structure plus neuve, tout en remplissant son objectif stratégique de diversification des postes », rembobine la directrice. Avec en projet, à Saubion, le développement de la culture en maraîchage sur 5 hectares contre 1,1 hectare aujourd’hui, et l’implantation d’un local pérenne pour améliorer les conditions de travail de l’équipe. « La logique sera également de proposer l’offre de Cultures Solid’ère dans les espaces de vente des recycleries », complète-t-elle. En perspective également, en lien avec le Sitcom Côte Sud, l’installation d’une plateforme de réemploi au sein d’un pôle d’économie circulaire sur la zone d’activité Atlantisud à Saint-Geours de Maremne doit permettre à Voisinage, aux côtés d’autres structures, de regrouper ses activités de collecte et de tri et son atelier de réparation d’électroménager jusqu’ici hébergé au sein du technopôle Domolandes.
38 STRUCTURES LANDAISES ET DES PROJETS COMMUNS
Et si le secteur de l’insertion en est encore aux prémices des démarches de mutualisation, « le mouvement est bien là », martèle Fanny Ducamp qui anime le Collectif des structures d’insertion landaises auquel ont accès les 38 structures départementales. Créé pendant la crise Covid pour partager difficultés et solutions, il a perduré, au rythme de ses réunions mensuelles autour de projets communs : communication sur les postes à pourvoir dans les structures, relations avec les entreprises ou formation des salariés pour répondre à l’évolution des publics dans un secteur en mutation : « Il y a aujourd’hui moins de demandeurs d’emploi, ce dont nous nous réjouissons. Alors, naturellement, nous nous tournons vers l’accompagnement de publics plus fragiles, ce qui demande de l’encadrement supplémentaire et de nouvelles compétences. »
DES ATELIERS CHANTIER D’INSERTION POUR SE SENTIR « CAPABLE »
Les ateliers Chantier d’insertion permettent aux structures d’insertion missionnées par l’État de proposer un accompagnement renforcé vers l’emploi aux personnes identifiées par des partenaires professionnels de l’insertion sociale. « Tout en développant des compétences transférables sur une large palette d’activités d’entreprises du territoire, il s’agit aussi de reprendre un rythme, maîtriser les cadres et surtout travailler la confiance en soi, se révéler, se sentir capable », complète Fanny Ducamp, directrice de Voisinage.
EN CHIFFRES
Voisinage
Collecte d’objets du quotidien et recyclage dans les boutiques de Soustons Tyrosse, ou en ligne sur la boutique des voisins ou auprès de partenaires.
17 salariés permanents
45 personnes en parcours d’insertion d’environ 18 mois en permanence, soit 70 personnes par an sur des métiers de collecte, logistique (transport, tri, préparation de colis), accueil donateur, vente en boutique, e-commerce, réparation de produits électroménager et de cycles.
Cultures Solid’ère
Exploitation de maraîchage bio à Saubion
3 salariés permanents
12 à 15 personnes en parcours d’insertion, soit une trentaine de personnes par an sur des activités d’ouvrier maraîcher, de logistique, de vente sur les marchés ou en boutique.
2 millions de budget à elles deux (dont 1,7 million pour la recyclerie)
Un chiffre d’affaires de 863 000 euros (les ateliers chantier d’insertion devant s’autofinancer autour de 30 % réglementairement, avec possibilité d’aller au-delà pour certains projets).