En 2016, elles ont été les premières à relancer, dans les Landes, le concept d’épicerie mobile qui était banal il y a une cinquantaine d’années dans les campagnes où le camion boulangerie, celui des surgelés ou de la crèmerie, passait régulièrement devant les maisons, avec le coup de klaxon pour annoncer sa présence.
LA VRAC-MOBILE SUR LA CÔTE LANDAISE
Léa et Océane se sont rencontrées à la Surfrider Foundation à Biarritz, où elles ont appris à réduire leurs déchets au quotidien. L’idée a germé de proposer des produits en vrac pour faire la chasse aux plastiques et emballages, en mettant l’accent sur la qualité et la provenance. Elles se mettent alors à parcourir les marchés d’Hendaye à Seignosse, avec leur Vrac- Mobile qui s’est aussi sédentarisée en boutique au marché de Capbreton, les mardis, jeudis et samedis matin. Depuis deux ans, Léa Gazagne poursuit l’aventure seule. Cet automne, elle a arrêté la tournée de son Renault Master sur les marchés pour se concentrer sur la boutique capbretonnaise et la livraison de commandes passées sur son site internet.

Léa Gazagne ©JD
Agriculture biologique artisanale
« On allait dans les terres, les villages ruraux un peu abandonnés, mais ça ne marchait pas trop. On a préféré travailler l’e-commerce qui est entré dans les mœurs et demande moins d’énergie. C’est surtout une question économique : la réparation de mon camion mangeait toute ma marge. Quand il tombait en panne, je n’avais pas de plan B. Mes 400 références sont impossibles à transporter autrement ! » La majorité de ses produits sont issus de l’agriculture biologique artisanale, sélectionnés pour la plupart auprès d’artisans, agriculteurs ou producteurs du Sud-Ouest (brasseurs bio de la côte landaise, piment d’Espelette, déodorant coco fabriqué à Pau, farine bio de Montclar-Lauragais en Haute- Garonne…), ou en Espagne comme pour les tagliatelles de Navarre.
Si les mois de confinement ont été profitables à sa petite entreprise, le marché se tend ces derniers mois, une situation que Léa Gazagne attribue au contexte ambiant, entre craintes sur le pouvoir d’achat et retour vers les supermarchés discount. « La réalité, c’est beaucoup de travail pour peu de revenus, il faut avoir les reins solides et l’envie », dit-elle, heureuse de s’être créé « un travail qui respecte ses valeurs », pas celle de la grande distribution. Car toutes les Landaises qui ont ouvert leur épicerie mobile tiennent ce discours : « Avoir son camion vrac, bio ou de produits locaux participe d’une philosophie de vie. »

Julie Lequime © Jpeg Studios
Avoir son camion vrac, bio ou de produits lo…