Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Minimum Design : quand le beau se fait écologique

Depuis Seignosse, Philippe Vincent et Mélisande Franchi expédient dans le monde entier leurs accessoires de déco créés à partir d’un mélange de bois recyclé et de bioplastique à base d’amidon de maïs.

Minimum design

© D. R.

Passionné de nouvelles technologies, Philippe Vincent découvre l’impression 3D en 2015 sur internet. Le coup de cœur est si fort que sa compagne, Mélisande Franchi, lui offre sa première imprimante quelques mois plus tard. « On s’est immédiatement pris au jeu, raconte Philippe Vincent. Comme on est un peu bricoleurs, on a commencé à imprimer des objets pour chez nous : des vases, des luminaires… »

Et puis, « juste pour voir », ils décident de mettre en vente leurs créations sur internet. Deux semaines plus tard, un Américain leur commande 200 vases pour son mariage. « Ça a payé la deuxième imprimante ! Et on ne s’est plus arrêté. » Six mois après ce coup d’éclat, en 2017, les deux créateurs quittent leur emploi respectif et déposent les statuts de Minimum Design.

Bien qu’ils n’aient aucune formation dans le domaine (il était développeur web et elle, juriste), leur travail est rapidement repéré par des spécialistes. L’exposition que leur consacre la Cité du design de Saint-Étienne leur amène de belles collaborations. Notamment avec Ligne Roset et Cinna, deux éditeurs français de design haut de gamme. Ils ont même les honneurs de la boutique du MoMA (Musée d’art moderne) de New York !

MINIMALISTE, JUSQUE DANS LA PRODUCTION

Le succès de leurs collections ne tient pas qu’à l’esthétisme de leurs créations graphiques et minimalistes. Elle vient également de la démarche écologique des deux trentenaires. « Nous sommes assez sensibles à cette thématique et l’impression 3D s’y prête très bien. Contrairement à d’autres technologies où on enlève de la matière pour fabriquer un objet, ici, on vient le construire couche par couche. On utilise uniquement la matière dont on a besoin et on limite le gaspillage. »

Le matériau utilisé se veut vertueux, lui aussi. Il s’agit d’un mélange de bois recyclé et de bioplastique à base d’amidon de maïs. Quant aux couleurs, elles sont obtenues à partir de teintures naturelles. Et malgré un catalogue de près de 700 références, chaque pièce est fabriquée à la commande, dans le souci de ne pas produire plus que de besoin.

Malgré tout, l ’entreprise est très réactive. « On a commencé avec une seule imprimante, mais aujourd’hui, on en a 60 qui tournent dans notre atelier de Seignosse ! Pour les particuliers, nous fabriquons et expédions en 48 heures. Pour les professionnels, en fonction des quantités commandées, cela peut être un peu plus long. Mais le délai d’expédition est inférieur à deux semaines. »

PROJET EN LIEN AVEC L’OCÉAN

La fibre écologique de Minimum Design devrait s’affirmer encore plus dans les prochains mois.

« Habitant proche de l’océan, la pollution plastique ne nous laisse pas indifférents. Pour aller encore plus loin que notre biomatériau, nous aimerions recycler les déchets plastiques pour nos créations. » Dans ce projet, il s’agirait d’imprimer des pièces en grand format : tables, chaises, fauteuils… « Nous travaillons à développer la technologie depuis deux ans. Il nous reste à trouver des solutions pour le tri et le broyage fin des plastiques récupérés. Mais nous avons bon espoir de lancer notre première collection d’ici la fin de l’année. »