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Entreprise : les 7 clés pour gagner

Pourquoi à « terrain de jeu » comparable sur des secteurs, zones ou marchés concurrentiels, certaines entreprises font toujours la différence ? Retour sur les sept clés majeures appliquées par ces « entreprises à succès ».

Jean-Luc PERINET , entreprise

Jean-Luc PERINET Directeur Ccity groupe Coach professionnel certifié Coach’in Ccity © JPEG-STUDIOS

Depuis presque 20 années, j’ai la chance d’accompagner des structures de tailles différentes, sur des marchés et des univers très divers. J’ai ainsi pu observer quelles étaient les constantes de ces entreprises, petites ou grandes, nationales, régionales, locales ou internationales qui leur permettaient d’être au top et de garder un cap d’avance. Des fondamentaux à savoir plus que jamais utiliser dans le contexte actuel.

1. SENS ET CULTURE CLIENT

Beaucoup en parlent, peu l’appliquent…

Celles qui ont ancré durablement des pratiques et des process autour de l’expérience client, à tous les niveaux, tant sur le plan externe qu’interne (rapports entre services), gagnent plus vite et plus durablement. Il s’agit, bien entendu, de remettre en cause ces pratiques régulièrement, en captant ce qui fonctionne, les tendances et les évolutions du moment. Ces entreprises savent que sortir de l’ornière se fait « par le haut », avec les clients (fidélisation, développement, recrutement de nouveaux clients).

2. INNOVATION

Innover, beaucoup en rêvent, peu le font réellement…

L’innovation est souvent associée au terme d’investissements : ceux-ci n’étant pas forcément à la portée de tous, on met trop souvent cette idée au placard… Pour autant, les entreprises qui innovent ne le font pas uniquement dans les produits, les technologies. Les services apportés, les process, les modes d’organisation, la façon de repenser les modèles de motivation au sein même de l’entreprise en sont de parfaits exemples. Elles ont développé une culture d’ouverture, de curiosité, de partage et de générosité au sein des équipes. Les plus fortes dans ce domaine ont même misé sur le retour à la créativité individuelle et le mode collaboratif collectif pour favoriser cet esprit de progrès, propre à imaginer, rêver, découvrir, réaliser des choses jusque-là jamais tentées, expérimenter… tout en reconnaissant le droit à l’erreur.

3. LIBERTÉ DE CRÉATIVITÉ INDIVIDUELLE ET REMISE EN CAUSE DE L’EXISTANT

Peu vont jusqu’au bout de l’exercice…

Les entreprises qui réussissent autorisent l’exercice de la boîte à idées poussé à l’extrême ! Les salariés sont invités en « guest-stars » dans des comités de pilotage ou des comités de direction lorsqu’ils ont à cœur de faire partager leur créativité dans quelque domaine que ce soit, en rapport avec leur fonction ou d’un point de vue plus général, y compris sur des sujets qui ne sont pas en rapport avec leur mission première. Des séminaires de créativité collective sont déjà mis sur pied, mais chacun peut s’autoriser à exister au travers de ce qui le constitue. Des ateliers d’expression artistique bien orchestrés sont d’ailleurs parfaitement propices à la liberté créative de chacun, favorisant la relation inconsciente entre l’œuvre produite et la difficulté d’une mission évoquée, par exemple. Le point d’orgue de ces organisations à succès est sans doute cette certitude, en arrière-plan, d’être convaincu en permanence de pouvoir faire mieux demain…

Les entreprises puissantes n’ont jamais cessé d’investir sur les compétences et savoir-faire de leurs équipes

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4. MODE DE FONCTIONNEMENT COLLABORATIF ET DE COOPÉTITION

Le vieil adage « diviser pour mieux régner » reste encore malheureusement pour beaucoup de managers une manière d’exister et de « durer », du moins le pensent-ils. Les entreprises meilleures que les autres s’appuient sur la cohérence dans l’organisation, la cohésion et l’interdépendance. Elles rassemblent autour d’un projet identitaire où chacun à sa place, trouve du sens dans la relation entre mission, objectifs et but, ambition générale. Elles fonctionnent en mode collaboratif non seulement autour de projets opérationnels réguliers, mais elles savent aussi marquer les esprits par leur capacité à générer chez chacun l’esprit d’entraide et l’assurance de trouver des ressources ponctuelles face à une difficulté occasionnelle… Dans ces entreprises, on n’a jamais ce sentiment d’être seul !

Cela n’est pas uniquement de la responsabilité du manager de devoir « assurer » au sens littéral du terme, mais c’est bien au sein de l’équipe et entre équipes elles-mêmes que cette culture se trouve consolidée. Cette façon quasi-inconsciente de se comporter avec et grâce aux autres est extrêmement fiable et aide à passer des caps difficiles plus aisément.

5. DÉVELOPPEMENT DES HOMMES ET CULTURE DES TALENTS

Vaste sujet que celui de se pencher sur l’optimisation de la première ressource de son organisation : les femmes et les hommes qui la constituent… On prend le risque de voir partir les collaborateurs évolutifs formés, ou d’être challengé dans ses positions historiques par des gens plus performants. Les entreprises plus puissantes que les autres n’ont jamais cessé d’investir sur les compétences et savoir-faire de leurs équipes. Elles poursuivent constamment cet effort d’apprentissage à tous les niveaux hiérarchiques, assurées d’une meilleure exécution, plus rapide et de qualité, gage d’un professionnalisme reconnu par ses partenaires externes.

Celles qui vont plus loin dans la compréhension du potentiel intellectuel de chacun, dans la libération, l’approfondissement et la consolidation des talents ont tout compris ! Comme celles qui régulièrement cherchent à comprendre ce qui pousse l’individu à agir, ce qui le met en énergie sur les objectifs… Il s’agit bien, en effet, d’agir sur l’ensemble des composantes de l’individu et non de se centrer uniquement sur les compétences techniques pour « tenir le poste ».

6. VALEURS ACTIVES ET TRADUITES EN COMPORTEMENTS OBSERVABLES ET « MANAGEABLES »

Qui n’a jamais observé dans de grandes salles de réunion des valeurs générales d’entreprise faisant rêver plus d’un candidat… Malheureusement certains collaborateurs n’ont jamais établi le lien entre ces valeurs et les comportements observables dans leur job au quotidien.

Je pousse une porte de bureau, puis deux… Je prends alors vite comme point de repère au mur les valeurs édictées par l’entreprise, joli cadre aux couleurs vives sorti tout droit d’un séminaire de motivation de comité de direction ! Le collaborateur auquel je m’adresse n’y était visiblement pas présent. À la question posée : « Comment faites-vous vivre ces valeurs au quotidien dans votre job ? », quelques réponses parfois (1/3 des cas) ; étonnement, réflexion personnelle interne et très souvent regard oblique dans lequel je me sens pousser des antennes de Martien tout droit atterri de nulle part ! (2/3 des cas)… C’est dire le gap restant.

Je défends évidemment les séminaires autour des valeurs, socle et ciment de partage, terrain de jeu indispensable pour garantir les règles de fonctionnement. Mais si et seulement si celles-ci sont transcrites en comportements observables dans la fonction, pour prendre tout leur sens. Les valeurs doivent se véhiculer au travers d’actes tant à l’interne qu’à l’externe et les entreprises qui ont poussé la réflexion jusqu’au bout s’appuient beaucoup plus facilement sur celles-ci pour faire passer leurs messages et porter leur discours avec plus d’authenticité et de force.

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7. MENTAL

« Je vous demande de faire corps, de résister et de braver la tempête »… Quel manager ne cherche pas à avoir la meilleure équipe de « têtes brûlées » pour affronter les turpitudes du marché, faire face à la concurrence exacerbée, être solide face aux clients demandant toujours plus.

Les entreprises qui font la différence sont celles qui ont su comprendre l’importance d’un travail autour du mental avec leurs équipes. Elles font alors goûter à leurs collaborateurs ces composantes qui, réunies à l’instant T, font la différence avec les équipes adverses.

C’est généralement une découverte pour les non-initiés, d’autant que peu d’interventions sont faites autour de cette thématique en permettant à chacun, tel un sportif de haut niveau, de mesurer son niveau de mental sur le plan individuel, tout en jouant dans un cadre collectif. Ces équipes ont un autre repère intemporel et chaque collaborateur garde en mémoire les éléments sur lesquels il doit progresser personnellement. Le socle mental permet ainsi à l’entreprise de mieux passer ces caps difficiles.

Ccity CCI des Landes

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