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[ Agroalimentaire ] Maïsadour et Euralis en pourparlers

Pour relever les défis de la transformation et de la revalorisation de la filière canard à foie gras, les deux coopératives aimeraient créer un acteur majeur dans l’univers de la gastronomie.

foie gras, maisadour

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Après trois épidémies d’influenza aviaire en six ans, la filière palmipède à foie gras du Sud-Ouest a connu des jours meilleurs. Sans compter que sur le dernier exercice, les coûts de production (notamment l’alimentation) ont beaucoup augmenté et que les contraintes règlementaires se sont alourdies. Pour faire face à ces défis, Maïsadour (Haut-Mauco) et Euralis (Lescar, Pyrénées-Atlantiques) envisagent un rapprochement de leurs activités de production industrielle, transformation et commercialisation de leurs filières canard à foie gras, saurisserie (saumon fumé et truite fumée) et boutiques de vente directe. Le périmètre du rapprochement concernerait les marques Delpeyrat, Comtesse du Barry, En direct de nos producteurs et Sarrade, côté Maïsadour; Maison Montfort et Rougié, côté Euralis.

Les premières discussions ont démarré en juillet dernier et le projet a officiellement été présenté en octobre aux salariés et aux agriculteurs concernés. L’objectif est de créer une structure commune dont les deux coopératives seraient actionnaires à parts égales. Cet acteur de premier plan serait capable d’affirmer sa position dans l’univers gastronomique et de continuer à investir dans la biosécurité et le bien-être animal pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs en la matière.

« IMPULSER L’ÉVOLUTION DE LA FILIÈRE »

« Euralis et Maïsadour partagent la même vision des enjeux de la filière canard à foie gras, souligne Christophe Congues, président d’Euralis. Le rapprochement de nos activités respectives permettrait de rester maître de leur avenir et d’impulser l’évolution dont la filière a besoin. »

Toutefois, les dirigeants des deux coopératives ne sont pas les seuls à avoir leur mot à dire. Une procédure d’information-consultation des instances représentatives du personnel est en cours. Et le projet est par ailleurs conditionné à l’autorisation de l’Autorité de la concurrence. Mais, les coopératives veulent y croire. « Nos deux conseils d’administration ont la volonté affirmée d’aller jusqu’au bout de ce projet ambitieux, assure Michel Prugue, président de Maïsadour. Il est fondamental si nous voulons assurer l’avenir de nos filières canard à foie gras, relever les défis d’aujourd’hui et de demain, répondre aux attentes sociétales et saisir les opportunités de croissance rentable. »

Actuellement au stade de la construction financière, les coopératives devraient présenter une version plus aboutie du projet d’ici la fin de l’année. Et elles espèrent recevoir l’aval des instances concernées (personnel et Autorité de la concurrence) dans le courant du premier trimestre 2022.