Couverture du journal du 01/05/2025 Le nouveau magazine

Transports entre technologie et gratuité

Alors que la loi d’orientation des mobilités (LOM) doit être promulguée prochainement, les spécialistes des transports craignent la multiplication des promesses électorales proposant la gratuité du réseau. Ils comptent, en revanche, beaucoup sur la technologie, qui pourtant ne fait pas toujours ses preuves.

La navette rouge est vide. Devant le centre des congrès de Nantes, où se tient la 27e édition des Rencontres nationales des transports publics, le véhicule autonome attend désespérément ses passagers. Mais, les piétons qui passent à proximité ne lui jettent même pas un regard. À leur décharge, tous ces passants connaissent bien le monde des transports : ils y travaillent. Et des navettes autonomes, ils en ont vu d’autres. Ils savent que la vitesse de ces engins dépasse rarement celle du piéton. 

Ceci n’a pas empêché bon nombre de spécialistes de vanter, dans les débats de l’événement, début octobre, le « futur désirable », qui passerait par l’avènement d’une « mobilité autonome, électrique, servicielle et partagée ». Car une partie de « la grande famille des transports », selon une expression en usage, semble encore à la recherche du Graal, cette formule magique qui permettrait à chacun de se déplacer comme il le souhaite, quand il veut, sans faire d’efforts, et de préférence gratuitement.

Gratuitement, c’est la nouvelle mode. Dans les travées, chez les opérateurs, parmi les élus, et jusque dans les bus sentant le neuf disposés par les constructeurs dans les grands hangars, on ne parle que de ça. Depuis septembre 2018, le réseau de la communauté urbaine de Dunkerque (200 000 habitants) est gratuit pour les usagers, et les élus s’enorgueillissent d’une forte progression d…