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Ségur de la santé : déclinaisons landaises

Dans les Landes, ce sont près de 27 millions d’euros qui seront alloués pour améliorer et moderniser le système de santé dans les 10 ans à venir. « Une aide historique », détaillée par l’Agence régionale de santé (ARS) lors d’une visite au centre hospitalier de Dax, le 10 décembre dernier.

Ségur de la santé

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Visite à pas forcés, sous la houlette de Stéphane Jacob, le nouveau directeur de l’hôpital de Dax, arrivé en septembre 2021, avec Thierry Baron, sous-préfet de l’arrondissement, Lionel Causse, député de la deuxième circonscription, Julien Dubois, maire de Dax, également président du conseil de surveillance de l’hôpital et Didier Couteaud, directeur de la délégation landaise de l’Agence régionale de santé (ARS). L’objectif : découvrir les premiers investissements, dits « du quotidien », apports concrets du Ségur de la santé.

SOUS-EFFECTIFS

Première étape, la maternité qui a bénéficié d’un coup de peinture. Sages-femmes, infirmières et aides-soignantes sont réunies à l ’entrée du service. François Desfarges, chef de pôle, et Éric Rousseau, chef du service gynécologie, profitent de l’aubaine pour dénoncer leurs problèmes de sous-effectifs. « Malgré mon âge, explique François Desfarges, je continue à travailler, mais vous aurez du mal à faire venir des praticiens dans un service qui est une vitrine, mais qui se dégrade, dont les locaux, pas rénovés depuis les années 1980, ne sont pas à la hauteur de la qualité technique. »

Cette crispation passée, le groupe poursuit la visite par une chambre équipée d’un système de verticalisation des patients et par le Service mobile d’urgence et de réanimation (Smur), doté d’un nouveau véhicule.

DES ÉQUIPEMENTS STRUCTURANTS

« Ces matériels sont bienvenus, mais nous avons également un gros besoin d’équipements structurants, explique Stéphane Jacob. Le centre hospitalier de Dax est en bonne santé financière, il ne faudrait pas que cela devienne un handicap, dans le cadre des attributions du Ségur de la santé », observe le directeur de l’établissement avant de pointer six priorités absolues : l’humanisation des chambres qui devront être converties de deux lits à un seul et, dans une démarche de développement durable, leur isolation thermique ; la construction d’une unité de chirurgie ambulatoire ; la réhabilitation de l’Ehpad Les Albizzias ; la construction de nouveaux locaux, plus grands avec amphithéâtre, pour la formation des infirmiers, aides-soignants et kinésithérapeutes et la reconstruction, sur le site du Lanot, de l’unité centrale de restauration (UCR) qui alimente patients et collectivités et peut « s’enorgueillir d’être à la pointe de l’utilisation des circuits courts » .

santé

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Julien Dubois enfonce le clou en rappelant que « les enjeux sont très forts avec la hausse démographique et le vieillissement de la population qui s’accélèrent. Le retard qui a été pris est considérable, et les personnes qui accomplissent des missions essentielles pour notre santé doivent être reconnues et accompagnées ». Même tonalité pour Lionel Causse qui évoque « l’at- tente légitime d’un territoire attractif et la nécessité d’accompagner les personnels de santé ».

DISPARITÉS ENTRE DAX ET MONT-DE-MARSAN

Avec 26,7 millions d’euros au global pour le département, « les investissements Ségur dans les Landes constituent une réponse massive aux enjeux de santé du territoire, 100 % des 22 établissements de santé sont soutenus, rappelle Didier Couteaud. Nous disposons d’une enveloppe qui dépasse les deux derniers plans réunis pour les hôpitaux sur ces 10 dernières années. C’est donc un investissement conséquent qui va s’étaler dans le temps et nous avons pris en compte l’inégalité d’accès aux soins du fait de la taille des Landes, deuxième département le plus étendu de métropole. » Pour le centre hospitalier de la cité thermale l’aide est de 500 000 euros au titre de la restauration des marges + 488 000 euros au titre de l’enveloppe « investir au quotidien » + 270 000 euros au titre des inégalités territoriales + 1 million d’euros d’aide régionale complémentaire.

Pour Mont-de-Marsan, le montant de l’aide s’élève à 13 millions d’euros au titre de la restauration des marges + 1,8 million d’euros au titre d’« investir au quotidien ». Face à cette disparité, le directeur de la délégation landaise de l’ARS se veut rassurant : « Pour l’instant, l’hôpital de Mont-de-Marsan a eu beaucoup, mais pour l’année prochaine nous allons remettre les compteurs à zéro en donnant la priorité à l’hôpital de Dax et aux Ehpad. »

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