Depuis quelques semaines, de nombreuses interviews, des articles de presse et des posts sur les réseaux sociaux font état d’un phénomène dont on n’avait jamais autant entendu parler jusqu’à maintenant : les « entreprises zombies » ! Ce sujet mérite de poser certaines questions qui demandent un éclairage particulier.
Quelle est la définition exacte de l’entreprise zombie ?
L’entreprise zombie est une société mal en point dont la chance de survie est infime : en peu de mots, une entreprise non viable qui peut néanmoins mettre des années à s’éteindre. Le terme avait été forgé en 2008 par trois chercheurs d’universités américaines, Ricardo Caballero, Takeo Hoshi et Anil Kashyap. Une définition courante la désigne par un endettement tel qu’elle ferait faillite si les taux d’intérêt étaient normaux. Or ces taux pourraient bien remonter… L’OCDE indique qu’il s’agit d’une entreprise dont le revenu opérationnel est insuffisant pour couvrir sa charge d’intérêts pendant trois années consécutives. Après plus d’une année de crise sanitaire, le nombre de faillites en forte baisse (- 37 % selon le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce), y compris au premier trimestre 2021, ne manque pas d’étonner. Mais un signal de retournement a commencé sur la deuxième quizaine de mars 2021 selon la dernière étude Altarès avec un taux de liquidation directe supérieure à 80 %, du jamais vu.

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Quelle est la part probable des entreprises zombies dans les entreprises françaises ?
La Banque des règlements internationaux (BRI) a réalisé une étude en 2018 sur le sujet : dans les pays de l’OCDE, la proportion d’entreprises zombies était passée de 1 % en 1990 à 12 % en 2015.
On peut penser qu’après une année de crise sanitaire qui a vu l’État déverser beaucoup de liquidités, ce taux a pu approcher voire dépasser les 15 % à 20 %. Ce ne serait pas irréaliste car une étude finlandaise récente (synthétisant…