Couverture du journal du 30/05/2025 Le nouveau magazine

Marie-Hélène Cazaubon à la tête de l’agriculture landaise

Marie-Hélène Cazaubon a succédé à Dominique Graciet à la présidence de la chambre d’agriculture des Landes, Le 11 décembre dernier. Productrice de canards gras à Montsoué, elle entend permettre aux agriculteurs de faire face aux évolutions qui les attendent et ramener de la valeur ajoutée sur les exploitations.

Marie-Hélène Cazaubon

Marie-Hélène Cazaubon © Chambre d'agriculture des Landes

Les Annonces Landaises : Vous êtes la nouvelle présidente de la chambre d’agriculture des Landes. Pourriez-vous vous présenter pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Marie-Hélène CAZAUBON : Bien sûr ! Je suis une agricultrice de 56 ans. Je me suis installée en 1991, à Montsoué, sur l’exploitation familiale de mon mari. Elle était orientée vaches laitières et bovins viande et j’ai ajouté un atelier de poulets fermiers des Landes Label Rouge. Aujourd’hui, l’exploitation n’a plus rien à voir. Pour préserver l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale [NDLR : le couple a eu trois enfants], nous avons complètement changé de productions dans les années 2000. Désormais, nous élevons et engraissons 26 000 canards par an, que nous vendons à la coopérative Maïsadour. Parallèlement à mon activité, je me suis investie très tôt dans le syndicalisme. Les responsabilités que j’ai prises au fil des années m’ont amenée là où j’en suis aujourd’hui, sans que je n’aie rien programmé. D’ailleurs, si on m’avait dit, au début de ma carrière, que je serais un jour présidente de La Chambre d’Agriculture, j’aurais bien ri !

 

LAL : L’agriculture a-t-elle toujours été une évidence pour vous ?

M.-H. C. : Non justement. Absolument pas ! Mes parents étaient agriculteurs et je m’étais toujours dit que jamais je ne suivrais leurs traces… Ça me paraissait tellement dur. Pas le métier en lui-même, mais le fait d’être toujours pris et d’avoir du mal à se dégager du temps. Au début de ma vie active, j’ai été serveuse, j’ai travaillé sur les marchés… Et puis j’ai rencontré mon mari et j’ai totalement changé d’avis ! J’ai souhaité m’investir dans l’exploitation car j’aime beaucoup l’élevage. Mais nous avons adopté un fonctionnement différent de celui de mes parents car je tenais absolument à conserver du temps pour nous et notre famille.

 

LAL : Cela ne vous a toutefois pas empêchée de prendre des responsabilités syndicales au sein de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA)…

M.-H. C. : C’est vrai. Dès mon installation, j’ai commencé à m’impliquer dans la vie syndicale. J’ai intégré la commission agricultrices de la FDSEA car je trouvais dommage que les femmes ne fassent pas valoir leurs droits. Beaucoup travaillaient aux côtés de leur mari sans être reconnues pour leur travail. Malgré l’implication de pionnières telles que Michou Marcus ou Simone Lesparre, beaucoup de femmes méconnaissaient les dispositifs qui leur auraient permis de devenir cheffes d’exploitation. Il y avait aussi beauc…