Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

L’Hacienda ou le potentiel grandissant des terres intérieures

Une maison d’hôtes à Tartas affichant souvent complet, peu y aurait cru au départ. Mais l’Hacienda de David et Séverine Cian, ravis d’avoir quitté Montpellier pour ce coup de cœur dans les Landes, attire aujourd’hui de loin pour des week-ends détente ou des vacances meilleur marché, au vert, et pas si loin de la côte.

Hacienda

L’ancien séchoir à tabac sert de terrasse couverte toute l’année © J. D.

L’adresse est située rue de l’Ancien-Abattoir mais à l’étage, avec vue sur la Midouze et ses berges, et c’est un ancien séchoir à tabac qui sert aujourd’hui de terrasse couverte aux hôtes de David et Séverine Cian. Sous les poutres en bois anciennes et la charpente de charme aux quatre vents, les soirées d’été se passent souvent autour du barbecue, en toute tranquillité.

40 % DE CLIENTÈLE PROFESSIONNELLE

Et c’est bien cela, le calme, que viennent ici chercher les clients de cette maison d’hôtes ouverte à l’automne 2021. En bas, le spa intérieur avec bains bouillonnants sur 4×2 mètres, assure aussi la renommée des lieux, comme la salle de jeux esprit « diner US » avec les tables en formica et chaises vinyle, les vieux transistors des années 1950 – une passion de David -, flipper, billard, baby-foot, borne jeux vidéo d’arcade et table d’échecs en Lego Star Wars fait maison.

« Nous avons voulu faire quelque chose qui donne envie, explique le couple. Le double avantage est que cet espace permet l’hiver, et même l’été, aux enfants de jouer quand il pleut pendant que les parents se prélassent au spa. » La salle de sport tout équipée n’a, elle, pas autant de succès, « même si les gens trouvent toujours bien qu’il y en ait une ! »

Ici, c’est donc farniente avant tout. Dans chacune des quatre chambres dont deux familiales, au décor simple et chaleureux, a été installé un vidéoprojecteur pour regarder de bons films au lit sur grand mur blanc, ambiance cinéma.

« L’hiver, la réservation classique, c’est : arrivée le samedi, spa, restaurant (on conseille La Cantine de Juliette, en ville), un peu de salle de jeux et au lit. Les gens viennent ici se détendre, qu’ils arrivent de pas trop loin ou même de la région bordelaise », commente Séverine Cian. La semaine, des travailleurs en transit qui représentent 40 % de la clientèle, occupent les lieux : « Tartas nous a réservé beaucoup de bonnes surprises qu’on n’avait pas prévues. On ne pensait pas qu’il y aurait autant de trafic professionnel, entre l’usine de papier, tout un tas d’entreprises, la ligue de tennis, et cette double voie parcourue par de nombreux commerciaux dont beaucoup nous sont désormais fidèles. »

David et Séverine Cian Hacienda

David et Séverine Cian © J. D.

DU TOURISME JUSQU’EN ESPAGNE

L’été, place aux vacanciers avec une maison d’hôtes qui passe à trois nuitées minimum mais en gardant les mêmes tarifs sur les quatre saisons. « On a parfois des gens qui viennent une semaine pour aller surfer sur la côte et n’ont pas peur des 40 minutes de route, vu les économies qu’il font sur le logement. D’autres en profitent pour aller à la dune du Pyla ou en Espagne », assurent-ils, alors que leur mois d’août est déjà rempli à 50 %. « Ce qui nous a frappés en arrivant ici, c’est que les gens pensent qu’une heure de route c’est une expédition. Mais pour beaucoup de monde, ce n’est rien du tout ! Moi à Montpellier, je mettais 1 h 30 le matin et pareil le soir pour aller au travail », fait valoir David Cian qui croit dur comme fer au potentiel de l’intérieur des terres. Il est d’ailleurs devenu co-président de l’office de tourisme local.

Hacienda

Une salle de jeux esprit « diner US » © J. D.

Ce projet de maison d’hôtes, le couple qui voulait changer de vie, l’a mûrement réfléchi. Développeur de logiciels, lui a passé du temps à croiser les données entre prix de l’immobilier et volume touristique en Nouvelle-Aquitaine avant de vendre leur maison dans l’Hérault. Elle, dans l’immobilier, a ensuite sélectionné une vingtaine de demeures jusqu’à en garder une poignée à visiter, finalement toutes dans les Landes, à Arjuzanx, Saint-Justin, en Chalosse et ici. « On ne connaissait pas mais ça nous a plu tout de suite. Le potentiel de cette maison était énorme avec toutes les chambres déjà créées à l’étage et ce grand plateau en rez-de-chaussée de 180 m2 où il y avait tout à faire. » Suivent six mois de travaux intenses : placo, plomberie, électricité, ils font pratiquement tout.

Au final, « ça marche mieux qu’on l’espérait, c’est presque trop parfois ! », selon les propriétaires qui n’ont, l’an passé de juin à mi-octobre, pris qu’un ou deux jours de repos. Mais, comme ils disent, ils ont trouvé là « une qualité de vie incomparable. Les gens sont beaucoup moins stressés qu’à Montpellier et nous avons été très bien accueillis. » Prochain projet donc : transformer la petite maisonnée du jardin en gîte.