Depuis fin décembre, Paul Bouyssou a ouvert Horlogerie Fine, rue Gambetta à Mont-de-Marsan. Cet horloger rhabilleur travaille sous les yeux des passants avec une vitrine ouverte sur son atelier. Installé à Mont-de-Marsan depuis 2020, il s’est rapproché de l’office de tourisme et du commerce du Marsan pour trouver un lieu adapté à son activité et celle de son épouse, créatrice de bijoux. Il travaillait jusque-là à son domicile, « en chambre », comme on dit dans la profession, et intervenait en sous-traitance pour des boutiques de montres de Pau, Bordeaux, Paris… et pour des clients qui suivent son compte Instagram aux 6 000 abonnés.
LE PLAISIR D’ÉCHANGER AVEC LES CLIENTS
Cette boutique répond à son envie de renouer le contact avec la clientèle. « Quand une personne vient ici, je prends le temps de discuter. J’explique combien une montre ancienne peut être fragile. Ces objets conçus pour durer très longtemps ont souvent une grande valeur sentimentale pour leur propriétaire. Alors, je m’efforce de leur redonner leur lustre d’antan et d’en savoir plus sur leur histoire », explique Paul Bouyssou. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est le partage. Il a même créé des podcasts consultables sur toutes les plateformes. « J’y explique les montres, l’histoire de l’horlogerie… », glisse-t-il. Pour transmettre son savoir-faire, il accueille aussi Roman à ses côtés durant six semaines, un stagiaire venu du lycée Diderot de Paris, en cours de reconversion professionnelle.
LA PASSION DES MONTRES ANCIENNES
Paul Bouyssou est un être passionné, horloger rhabilleur depuis une dizaine d’années après avoir travaillé dans la gemmologie et les bijoux anciens. Au hasard d’une rencontre avec Jean-Louis Strack, horloger bordelais de renom, il décide de s’orienter à son tour vers l’horlogerie fine. « Jean-Louis m’a transmis toutes les bases du métier. Ensuite, je me suis documenté car j’aime l’aspect historique du métier, des grandes marques, des horlogers de référence… » Il commence par l’achat et la vente de montres anciennes avec son site internet. Puis il devient horloger rhabilleur de montres de poignet ou à gousset. Autrement dit, il excelle dans l’art de démonter une montre mécanique jusqu’à la moindre vis. Elles n’ont aucun secret pour lui. Puis, il la nettoie, la répare si nécessaire, la graisse et la remonte. Un travail très minutieux pour lequel il a équipé son nouvel atelier montois avec plusieurs espaces dédiés.
RÉPARER C’EST COMME RÉSOUDRE UNE ÉNIGME
Il répare la mécanique des montres, s’assurant que tout fonctionne à merveille, que plus aucune graisse ou poussière ne viendra enrayer les aiguilles. Il prend un vrai plaisir à résoudre l’énigme d’une panne. « Il m’arrive parfois la nuit de rêver d’engrenages car je visualise l’ensemble des mécanismes. Je cherche. Je réfléchis jusqu’à trouver la raison de la panne pour ensuite pouvoir réparer », s’amuse-t-il. Parfois, la mission s’avère compliquée car il lui faut trouver aussi les pièces adéquates. Il remet ainsi en état des montres anciennes de 80 à 120 ans ! « Mais je peux réparer toutes les montres, quelle que soit leur valeur », précise-t-il.
Paul Bouyssou prend également plaisir à inventer des outils quand il n’a pas celui qui convient. « Je chine et parfois même, je transforme l’outil d’un autre métier pour l’adapter au mien, comme cette fraise de dentiste par exemple. C’est un métier où l’on crée et on apprend en permanence. Ce qui me plaît, c’est de travailler pour faire durer encore plus longtemps un objet. J’aime redonner à une montre sa beauté d’origine et lui permettre de fonctionner le plus longtemps possible. »