La croissance économique repart en flèche. En France, la consommation des ménages a bondi de plus de 10 % en mai. L’indice composite PMI de juin est à son niveau le plus élevé depuis 41 mois (57,4). L’inflation reste contenue (1,5 % en mai). Le chômage baisse (- 3,5 % en mai pour la catégorie A). Les voyants repassent donc au vert et les prévisions de croissance du PIB pour 2020 de la Banque de France (5,75 %) ou de l’INSEE (6 %) semblent réalistes. À quelques détails près. Bien évidemment, la réalisation de l’objectif de croissance dépendra, on s’en doute, du pourcentage de vaccinés et de l’absence de quatrième vague à la rentrée.
Raréfaction des matières premières
De façon plus surprenante, la croissance pourrait être entravée par la raréfaction des matières premières. L’Europe et la France sont les dernières à prendre le train de la croissance. La Chine et les États-Unis les ont précédées depuis le début de l’année et ont fait bondir les prix de ces fameuses, et si rares, matières premières indispensables à la production de biens et services. Les prix des métaux, de l’énergie et des produits agricoles se sont envolés au cours des derniers mois. Lorsqu’on lit la dernière note de conjoncture de l’Association nationale des industries agroalimentaires (2021), on constate, avec effroi, que le prix à la production des huiles a augmenté de 100 % en un an, celui du sucre de 58 %, celui des céréales de 26 % et celui du lait de 24 % ! Entre 2020 et 2021, le coût des produits alimentaires a augmenté en moyenne de 31 %. La même tendance est à l’œuvre pour le prix emblématique du baril de pétrole Brent coté à Londres.
De nombreux chantiers tournent actuellement au ralenti faute de matériaux
En 2020, son prix moyen était de 42 dollars (64 en 2019). Aujourd’hui, le prix flirte autour de 75 dollars, soit une hausse de 78 % ! Le débat est ouvert entre les spécialistes du marché du pétrole pour savoir si cette augmentation va se poursuivre. D’un côté, les PDG de Shell et de Total anticipent un prix du baril aux environs de 100 dollars du fait d’un déficit structurel de capacités de production : l’économie serait donc entrée dans un phénomène de super-cycle, c’est-à-dire une flambée des prix comme celle que nous avons connue dans les années 2000 avec…