Couverture du journal du 17/09/2024 Le nouveau magazine

Du thé en Chalosse

MONTAUT. Mathieu Dupouy, spécialisé dans le canard gras en famille à la ferme Tauzia, a planté ses premiers pieds de Camellia sinensis en mars 2023, et attend sa première « petite récolte » l’an prochain.

MATHIEU DUPOUY © Thibault Toulemonde

Le thé, il n’en buvait pas jusqu’à le découvrir en Australie où, avec son BTS agricole en production végétale en poche, il était parti travailler dans les champs de citron et de brocolis. « En tant que jeune agriculteur, ce séjour m’a ouvert l’esprit et donné des opportunités », dit-il. À son retour, Mathieu Dupouy fait des recherches et tombe sur un producteur de thé en Bretagne, et lui achète quelques plants.

EN CIRCUIT COURT

« C’est une super plante qui s’adapte facilement à notre terroir et qui ne demande pas beaucoup d’eau. En produire ici évite des milliers de kilomètres pour en importer d’Asie ou d’Amérique du Sud, c’est une idée qui a du sens », explique celui qui espère bientôt vendre sa production à la ferme familiale, en circuit court.

Dans l’exploitation spécialisée en gavage de canards, transformation et vente directe de foie gras incluant 70 hectares de culture (maïs, soja, tournesol, céréales) où des essais sont menés avec la Fédération des Cuma pour améliorer les pratiques (densité de semis, modulation d’engrais…), le trentenaire a dédié 2 500 m² au thé, plantant 1 600 pieds de Camellia sinensis et assamica, plus connus sous les latitudes de l’Inde et du Sri Lanka qu’en Chalosse. La culture des théiers « ressemble un peu à celle du kiwi, sans fruit mais avec des feuilles », assure-t-il devant ses filets de protection anti-UV pour la bonne croissance de la plante tropicale.

Après des maladies fongiques sur ses premiers plants de mars 2023, sa nouvelle plantation à l’automne suivant semble mieux s’enraciner. « Ça se tient, c’est correct. La première récolte, toute petite, devrait être pour l’an prochain. Mais il faut attendre trois ans pour vraiment laisser la plante se structurer et bien se former. La pleine production, ce ne sera que la septième année », philosophe cet adepte du temps long.

La première récolte est prévue pour l’an prochain. © Thibault Toulemonde